Dakarmidi – Plus que les diatribes intermittentes d’Idrissa Seck non revenu de ses illusions, pire que les saillies d’Abdoul Mbaye qui s’est découvert une vocation politique à plus de soixante ans, plus perfides que les stratégies des Wade depuis l’étranger ou les initiatives intéressées de Y’en a marre, l’élément le plus dévastateur pour le pouvoir de Macky Sall a un nom : Farba Ngom ! Cet homme a fini de symboliser, à l’excès, toutes les tares contre lesquelles le candidat Macky Sall s’est élevé dans son combat pour l’accession au pouvoir.
Démenti après démenti, à travers des organes acquis à sa cause sonnante et trébuchante, le bouffon de la République cherche à nier ses méfaits ostentatoires. Arrogance, inculture et indiscipline sont étalées publiquement par le bonhomme atteint par le vertige de sa subite et suspecte richesse et son influence dans la marche du pays. Pendant que le Président de la République, Macky Sall, s’emploie à faire face à ses adversaires déclarés et aux attentes des populations, il ne semble pas réaliser que le péril qui le guette est plutôt dans son entourage, le marqueur fondamental de son pouvoir étant aujourd’hui le député-griot promoteur de destins ministériels, champion toutes catégories des outrances contre la République.
Ne doutant plus de rien, surtout pas de sa toute-puissance et de son impunité actuelles, celui qui a réussi à rendre très sympathique l’autre Farba, son prédécesseur dans le registre, pousse chaque jour plus loin le curseur des infamies. Mettez devant lui un policier, il lui fonce dessus : on n’arrête celui qui se targue de nommer des ministres, lesquels le lui rendent bien en transformant son salon si tapageusement orné en anti-chambre du Conseil des ministres… Quoi, un policier osant verbaliser Farba Ngom ? Ce n’est pas seulement ce petit fonctionnaire qui va en pâtir, même le ministre de l’Intérieur va en prendre pour son grade, pour ce crime de lèse-nouvelle-majesté. On frémit à l’idée de ce qu’il adviendra, car si l’on en juge par les menaces et récriminations du très, très honorable Farba Ngom, une suite dans ce dossier exposerait certainement le Premier Ministre et le Chef de l’Etat…
Un préfet qui ose réclamer le respect dû à sa fonction dans sa circonscription ? C’est à croire qu’il ignorait que les règles, c’est le griot-député qui les édicte et les applique : le fonctionnaire se fait rabrouer, menacer et tancer proprement. Sans suite, en toute impunité ! On ne va quand même pas s’en faire pour si peu : il n’y a que l’orgueil d’un commis de l’Etat et l’image des institutions qui en sortent froissés, voyons ! Ce préfet n’a qu’à s’estimer heureux qu’on ne lui demande pas de présenter ses excuses, le képi bas, aplati devant la bedaine et sous les moustaches frémissantes du député-micro central-griot-homme d’affaires-faiseur de destins…
Un policier qui tutoie Farba Ngom ? Il se fait écraser par son bolide, et gare au ministre de l’Intérieur si ses services osent convoquer le très, très honorable député ! Quand c’est le préfet du département de Kanel qui, le 16 février dernier, ose demander une chaise pour s’asseoir dans une cérémonie publique dans sa circonscription? Celui-là se fait admonester, insulter et remettre à sa place : loin derrière le nouveau Régent du Fouta ! Mais alors quand en mars 2014, à Matam, un «simple» citoyen, ose braver la puissance du nouveau riche qui se promène non pas avec des mallettes mais avec une malle de voiture remplie de billets de banques, quel sera le tarif ? Quand l’étourderie atteint ce sommet inimaginable, un pistolet sort des mains du député, et le quidam ne doit sa vie qu’à la nervosité de Sa Majesté du Bosséa…
Arrogance, outrances contre les institutions, étalages intempestifs de nouvelle richesse : apparemment il faudra beaucoup plus que cela, de la part de Farba Ngom, pour que l’Etat daigne se souvenir que les citoyens sont égaux devant la loi !
MALICK BA
Rue Carnot Dakar