Dakarmidi – Un dialogue est un échange d’idées où sont acceptées les pensées de l’interlocuteur et les participants doivent être disposés à changer leurs propres points de vue. C’est la raison pour laquelle il existe un consensus sur le besoin de dialoguer, quel que soit le contexte.
Par ailleurs, le dialogue politique doit être structuré de manière à donner à toutes les parties la possibilité d’y contribuer. Nous devrons également mettre l’accent sur un nombre restreint de questions qui peuvent être abordées de façon réaliste, dont l’une des plus fondamentales est l’audit du fichier électoral.
Les nombreux couacs notés lors des dernières législatives de Juillet 2017 ont fini par installer la défiance des acteurs de l’opposition vis à vis du pouvoir en place et cette situation continue de creuser le fossé entre les différents acteurs et installe le pays dans une crise ambiante.
Mais en analysant l’évolution de la situation politique actuelle du pays, l’on se rend compte que bien des positions sont prises de part et d’autre pour éviter tout dialogue serein et sincère en vue d’atteindre un équilibre optimal et souhaitable pour tous. Au delà du refus de la majorité de faire certaines concessions requises pour une bonne entame, l’on se heurte inéluctablement aussi aux conditions irréalistes posées par le Parti Démocratique Sénégalais de l’ancien Président Wade qui semble chercher une porte pour justifier un éventuel boycott de la prochaine présidentielle, faute de pouvoir présenter son candidat déjà désigné!
Un tel scénario serait bien huilé si l’on sait qu’au soir d’un secteur mandat du Président Macky Sall, un autre dialogue s’ouvrirait pour lui permettre de finir en quiétude son second (et dernier?) mandat avec un retour aux affaires de ses frères libéraux (du PDS) dans un Gouvernement élargi. Cela leur permettra également de se projeter d’emblée pour la compétition de 2024 avec une réelle possibilité de présentation de leur candidat déjà désigné.
Un tel scénario viendrait amoindrir les chances d’alternance du régime en place en 2019 et nous devons anticiper dès à présent sur cette probabilité. Le Président Wade reste encore un des maîtres du jeu de cette Présidentielle de 2019 et il doit au Sénégal cette dernière carte pour nous éviter un boycott du PDS qui serait une aubaine pour le régime du Président Macky Sall.
Que les militants, sympathisants et responsables du PDS prennent leurs responsabilités et réfléchissent sérieusement à cette idée de boycott déjà agitée et qui serait dramatique pour notre démocratie.
L’idée de boycott est loin d’être pertinente si l’on sait les urgences de l’heure pour redresser notre pays et le propulser vers des lendemains meilleurs, au profit de nos populations qui se débattent encore dans la pauvreté dans leur majorité. Notre responsabilité commune est engagée pour un réel changement en 2019.
Babacar BA
Président Alternatives Citoyennes