Dakarmidi – Faillite économique, intellectuelle, morale et politique des élites gouvernantes, telle est l’échographie du département de Mbour!
Le champ politique du département de Mbour reste profondément marqué, dans sa quasi totalité, par l’absence d’acteurs politiques soucieux du devenir des populations. De manière générale, il a été pris en otage par des professionnels de la politique qui ont fini par plomber toute perspective de progrès collectif, si ce n’est leur progrès personnel et celui de leurs proches…
Le fossé entre élites et masses se creuse à Mbour. Nos dirigeants ont perdu le sens des réalités et mènent le département à la ruine malgré les nombreuses opportunités qu’il renferme. Ce qui explique en partie l’absence de Mbour dans les hauts cercles de décision du pays.
L’évolution récente de la législation sénégalaise sur le changement de sémantique des collectivités locales par les collectivités territoriales obéit à une claire logique de développement plus global. C’est à dire que c’est à partir du territoire que doit être pensé le développement à travers le concept de développement territorial qui suppose le fonctionnement de l’Etat au niveau du territoire dans une harmonie entre déconcentration et décentralisation. Le succès d’une telle démarche n’est possible que si les différents acteurs du territoire se font confiance, et il est de la responsabilité des élus de la bâtir en ne perdant pas de vue leur nécessaire redevabilité devant les populations qui les ont élus. Ce qui est loin d’être le cas des élus du département de Mbour, rendant ainsi nulle toute velléité de développement. Chaque responsable (Maire) est préoccupé par la main mise sur sa localité pour garder ses privilèges notamment dans le domaine du foncier pour entretenir une clientèle politique, rejetant toute synergie d’intercommunalité pourtant nécessaire pour envisager un développement harmonieux.
Le contexte d’aujourd’hui, marqué triplement par la globalisation économique, les mutations socio-technologiques avec l’avènement de la mobilisation citoyenne à travers les réseaux sociaux, pose de nouveaux défis aux collectivités territoriales auxquels il conviendra de répondre efficacement. À cet égard, une amélioration du système de gouvernance locale s’impose car les collectivités territoriales doivent s’appuyer sur un cadre qui leur permette d’être attentifs à leurs citoyens, d’analyser leurs idées et de veiller à ce que leurs voix soit prises en compte dans les décisions. Ce qui est loin d’être le cas dans ce département de Mbour!
Les mutations de la décentralisation exige un pilotage des territoires en mobilisant les proximités. L’approche des proximités, qui s’est développée depuis quelques années, trouve une application forte dans le cadre des problématiques de développement des territoires, avec la notion englobante de proximité territoriale et de ses différentes déclinaisons.
A moins d’un sursaut des élites mbouroises qui implique qu’elles puissent surmonter leur peur, rien ne pourra contrecarrer cette irrésistible ascension de la médiocrité qui a pris depuis fort longtemps nos territoires en otage.
Et c’est pourquoi nous devons bâtir inéluctablement une nouvelle génération de l’élite mbouroise capable de relever les défis de redressement et de développement harmonieux de notre département. C’est le combat qui sera engagé, sans restriction aucune, dans les mois et les années à venir pour changer la donne, Incha Allah.
C’est ma modeste contribution pour faire bouger les lignes.
Babacar BA
Citoyen du Département de Mbour