Dakarmidi – La démocratie sénégalaise a un caractère oligarchique inquiétant qui menace les fondements de la démocratie elle-même. Une gérontocratie se met en place dans le pays et confisque tous les pouvoirs. Les forces traditionnelles et conservatrices ont fait main basse sur les ressources nationales. Elles veulent perpétuer un système qui a conduit le Sénégal dans le gouffre social et économique. La « vieille corruption » résiste face à l’aspiration du peuple à une démocratie réelle. Malgré les mobilisations du 23 juin 2011 et celles de la Place de l’Obélisque durant la contestation de la candidature d’Abdoulaye Wade portées par notre jeunesse, les bénéficiaires du système continuent leurs forfaitures dans l’indifférence totale à la souffrance populaire.
Cette élite (politique, économique et culturelle) s’accapare du pouvoir politique afin de préserver des privilèges. On installe des institutions budgétivores inutiles et non productives pendant que le peuple meurt de faim et manque de services de base, en l’occurrence l’eau potable, la santé, l’éducation et le logement.
Le partage du gâteau national entre les élites politiques actuelles au pouvoir, est inacceptable et indécent. Des leaders politiques qui ne travaillent que pour leurs intérêts et leur coterie, sont installés à la tête des institutions. Il y a un refus de renouvellement du personnel politique. De ce fait, nous avons toujours les mêmes figures qui se sont organisées en une puissante caste pour préserver leurs privilèges. Le débat politique et économique se déroule dans une logique de répartition inégalitaire qui profite aux élites. Le Sénégal de la deuxième alternance fonctionne avec un triumvirat comme celui de César, Pompé et de Crassus.
La troïka politique (Apr, Afp et Ps) règne contre les aspirations du peuple. Elle ne représente que ses propres intérêts. Elle a tourné le dos aux Assises nationales qui étaient un instrument de transformation du système politique. L’Assemblée nationale, Le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) et le Conseil économique, social et environnemental ont servi à recycler une classe politique qui refuse la retraite. Ainsi, il nous revient de casser ce triumvirat constitué de la plus vieille caste politique du pays. Nous voulons une démocratie authentique, qui se nourrit des espoirs et des espérances des classes populaires. L’époque des carrières politiques de trente à quarante ans, est révolue. »Dr Babacar Diop Sg de la JDS .