Dakarmidi – « L’amour, c’est la foi, c’est la religion du bonheur terrestre » a dit Alfred de Musset.
Je garde un souvenir ému de mes années de professeur de lettres modernes, et, en ce jour dédié à l’amour, je vous livre en furieuse lecture trois textes, deux de George Sand la femme qui aura marqué Alfred de Musset pour toute sa vie, qui l’aura aussi bouleversé au point qu’il lui ait dédié un livre après lui avoir avoué, de désespoir : « Je ne te coucherai pas dans cette froide terre sans qu’elle sache qui elle a porté »!
Cette passion brûlante de deux grands esprits qui s’aimèrent autant qu’ils s’estimèrent et vécurent une relation fusionnelle dont George Sand revint plus femme fatale que jamais et Musset détruit à vie fut l’occasion pour ces êtres exceptionnels de produire la correspondance amoureuse la plus finement passionnée, sensuelle et jouissive.
Je vous livre donc deux textes de George Sand, le premier à lire avec attention, l’astuce étant de lire une ligne sur deux, et un texte message de Musset dont l’astuce est à découvrir, pour comprendre derrière le sens de la réponse de George Sand.Pour ceux qui se demanderont encore après qui est Alfred de Musset, c’est à lui que nous devons cette phrase profonde de sens : » L’homme est un apprenti, la douleur est son maître, et nul ne se connait tant qu’il n’a pas souffert »!
BONNE LECTURE CHERS AMIS!
LA LETTRE DE GEORGE SAND
Cher ami,
Je suis toute émue de vous dire que j’ai
bien compris l’autre jour que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir ainsi
vous dévoiler, sans artifice, mon âme
toute nue, daignez me faire visite,
nous causerons et en amis franchement
je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l’affection
la plus profonde, comme la plus étroite
amitié, en un mot : la meilleure épouse
dont vous puissiez rêver. Puisque votre>
âme est libre, pensez que l’abandon ou je
vis est bien long, bien dur et souvent bien>
insupportable. Mon chagrin est trop
gros. Accourrez bien vite et venez me le
faire oublier. À vous je veux me sou-
mettre entièrement.
Votre poupée
LA LETTRE D’ALFRED DE MUSSET
Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,
Voulez-vous qu’un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d’un coeur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n’ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots,
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
LA RÉPONSE DE GEORGE SAND
Cette indigne faveur que votre esprit réclame
Nuit à mes sentiments et répugne à mon âme
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