Dakarmidi – Les frais de dossier coûtent 5800 F pour prétendre à l’eau. Le branchement et la pose de compteur sont facturés à 139.000 F. Y ajouter 14.100 F de frais de réparation des dommages causés après travaux de la pose. Tout cela pour avoir le droit à l’eau et vivre tant soit peu ?
Sans compter le scandale des factures démesurées et douteuses qui ont conduit des familles à vivre aujourd’hui sans eau. J’en suis un témoin meurtri dans mon quartier.
Devons-nous nous taire et laisser faire ?
Il faut que l’on explique aux populations pourquoi dépenser autant pour avoir le droit à l’eau ? Ce n’est même pas un minima. C’est tout simplement un droit à la vie. Une vie un peu décente, un peu moins pénible.
L’on ne demande pas la gratuité de l’eau ni l’aumône, mais le respect et la mesure. Comprendre que l’on ne peut pas faire ce que l’on veut, comme on le veut.
Les clients sont « pompés », comme des vaches laitières. Et personne ne bouge. Silence radio, ou presque.
Je ne crois pas une seule que les autorités vont laisser continuer un tel traitement. Les preuves des taxes, prélèvements sont là, comme preuves.
Nous savons que l’on peut toujours aller démontrer les raisons de telles taxes et pratiques douloureuses. Des experts futés sont payés pour cela, comme avocats du diable. L’État, lui, est l’avocat des pauvres. Alors, il faut agir non pas pour punir SENEAU, mais trouver le juste équilibre. Restaurer la justice face aux clients laissés à la merci de SENEAU.
Les agences de SENEAU sont débordées par des réclamations de familles douloureusement impactées et démunies. J’en suis un témoin révolté et démuni.
Construisons ce pays ensemble mais en tenant compte de la fragilité du plus grand nombre.
J’aime et je crois en mon pays. J’ai aussi le droit de croire à nos autorités. Sinon à qui croire ? À qui s’adresser ? C’est à elles de nous protéger.
Nous sommes tous Sénégalais et quel que soit les postures différentes, nous nous retrouvons toujours autour du respect et de la compassion. C’est le fondement d’une éducation, d’une culture, même si quelques-uns s’en éloignent de plus en plus.
C’est aussi là que notre foi nous rassemble. Voilà pourquoi je parle, que je lance un appel à tous ceux qui peuvent agir ou influer sur la politique, les vicieuses et pernicieuses méthodes et stratégies de rentabilité de SENEAU.
Je sais que des compatriotes y travaillent pour gagner leur vie et nourrir leur famille. Je leur demande pardon. Mais ce ne sont pas eux qui sont concernés. C’est l’évidence.
Aidons les populations les plus fragiles à s’en sortir. SENEAU devrait en tenir compte en lieu et place de ruiner des démunis déjà ruinés par la vie.
Mes respects à tous.
Amadou Lamine Sall