Dakarmidi – En dépit de la position clairement exprimée par l’Union africaine, en faveur du Gouvernement d’Union nationale en Libye, depuis le sommet de Kigali en juillet 2016, le Président en exercice de l’organisation, M. Idriss Deby Itno, semble ramer à contre-courant, en soutenant ostensiblement le général en retraite, Khalifa Haftar, notamment dans ses opérations « al Karama ».
On se rappelle que la communauté internationale avait déployé de gigantesques efforts pour arriver à former un gouvernement d’Union nationale, sous l’égide de l’Onu. Ce début de solution semble cependant compromis, par le général rebelle Khalifa Haftar, appuyé par certaines forces régionales, coachées par le président Idriss Deby.
Cet appui multiforme que le Président en exercice de l’Union africaine apporte au général Haftar, explique la série de victoires, remportées par ce dernier, sur le terrain des opérations, notamment dans la zone du « croissant pétrolier ». Pour le général Haftar, il s’agira, dans un proche avenir, d’étendre son hégémonie à l’ouest, au centre et dans d’autres zones méridionales.
Des informations de bonnes sources indiquent que l’implication personnelle du Président Deby, président en exercice de l’Ua, en recevant le Général Haftar à Ndjamena, le 13 septembre dernier, aura permis à ce dernier de conduire avec succès les opérations « al karama ».
En contre partie, le Président Deby aurait reçu un appui financier, lui permettant de payer 5 mois de salaire ainsi que des indemnités dues aux officiers et soldats tchadiens, engagés dans les opérations « al karama » !
Il est apparu que les forces tchadiennes destinées au front, auraient été cantonnées tout au long des frontières avec la Libye, afin de faciliter leur acheminement vers le théâtre des opérations, notamment dans les zones de Bao et l’aéroport d’Aozou. En outre, le général tchadien Saleh Touma aurait conduit quelque 400 hommes vers la zone de Faya-Largeau, au nord du pays, en compagnie de l’ancien commandant des forces aériennes et un conseiller militaire de la Primature, en vue de passer en revue, les forces tchadiennes, cantonnées dans ces zones, en attendant d’être acheminées vers le théâtre des opérations.
D’ores et déjà, le général Haftar s’apprête à recevoir de nombreux renforts tchadiens, présentés comme des forces communes entre le Tchad et la Libye, dont la mission serait de sécuriser les frontières et de lutter contre le terrorisme au sud de la Libye. Il n’y a pas longtemps, le général Haftar tentait de dissuader les habitants de Benghazi de ne jamais céder aux rumeurs relatives à la présence de combattants tchadiens et d’autres rebelles soudanais dans les rangs de sa milice.
On signale par ailleurs, l’existence d’un groupe de travail restreint, comprenant, côté libyen, Yassine Ben Abde l Qadr, résidant actuellement en Egypte et un ancien ambassadeur Ghrin Saleh Ghrin et, du côté tchadien, un certain Zakaria, fils du président Deby, son oncle Dossé Deby et le général Kelmi Kodémi. Ce groupe serait chargé du suivi permanent de la situation.
Les relations entre le général rebelle Khalifa Haftar et l’actuel président en exercice de l’Union africaine, remonteraient à la guerre tchado-libyenne, au sujet de la bande d’Aozou, où le général fut capturé par l’ennemi tchadien d’alors.
En tout état de cause, les dirigeants africains doivent cesser de torpiller les décisions de l’Union africaine, qui, malgré tout, tente fébrilement de recoller les morceaux d’un continent en lambeaux.
La relation d’intérêt, qui lie le président en exercice de l’Ua au général Khalifa Haftar, est manifestement, en nette contradiction avec les positions affichées par l’Union africaine face à la grave crise qui secoue la Libye.
Mamadou Bamba Ndiaye
Président du Mouvement « Pour une Afrique debout »
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