Dakarmidi- Au pays de la téranga, on se glorifie d’être celui qui a le plus d’arguments et non celui qui en possède les meilleurs. Dans le débat sur ce qui convient d’appeler « l’affaire Jeanne d’Arc » , beaucoup de sénégalais se précipitent vers les médias et les réseaux sociaux pour faire valoir leur supposé « savoir » et donner leur analyse sans lucidité aucune sur cette question.
Nous ne devons pas suivre la vague des malintentionnés qui n’attendent que ce type de malentendu pour mettre le pays en feu. Se lancer dans l’analyse de ce problème demande la maîtrise de la notion de laïcité et des règlements qui régissent ces écoles.
Cependant on peut se permettre de remettre en cause les arguments de certaines personnes. Dans plusieurs publications et posts, des individus se targuant d’être les connaisseurs du fonctionnement de toutes les écoles du Sénégal se lancent dans des arguments fallacieux dans l’optique de tromper l’opinion publique. Souvent l’argument selon lequel je cite « Yavuz selim n’acceptait pas les élèves catholiques et on a pas crié au jihad » revient.
Ceci est l’expression pure d’un manque de considération et d’une nullité absolue. Le groupe scolaire Yavuz Selim ne s’est jamais réclamé comme un groupe religieux dans ses textes et a démontré aisément qu’il acceptait toutes les différences religieuses. Les musulmans qui ont fréquenté cette école le savent très bien car ils ont côtoyé durant tout leur cursus des amis chrétiens. Et cette relation n’était qu’une simple translation de la société sénégalaise en miniature. Aucun élève n’a été obligé de se voiler, ni d’enlever sa croix.
C’est l’école qui a sans doute le plus contribué à la diversité culturelle et religieuse à travers ses foires et son célèbre Festival International des langues et des Cultures (IFCL) qui promouvaient le brassage inter religieux et entre différentes cultures où plusieurs écoles du Sénégal, de la sous région et du monde étaient invités. Dans son internat, le lieu par excellence de la vie en communauté, il y avait même des chrétiens qui n’étaient pas sénégalais (équato-guinéen, Gabonais…). Beaucoup peuvent en témoigner.
Alors de grâce, ne vous basez pas sur des dires pour tâcher ces écoles (Yavuz Selim) dont vous avez contribué à la fermeture par votre silence complice. Et comme si cela ne suffisait pas, après l’enterrement vous vous permettez d’aller profaner sa tombe. Nous ne l’accepterons pas. Orientez vos arguments ailleurs, trouvez en d’autres faux soient-ils, cela ne nous incombe pas mais ne mettez pas dans vos bobards Yavuz Sélim que nous portons dans nos cœurs.
Yavuzin un jour
Yavuzin toujours.
Amadou Demba baldè.