Oui l’Afrique entière doit réclamer des excuses pour ces déclarations blessantes et scandaleuses pour notre continent, inqualifiables, de la part du dirigeant de la première puissance mondiale.
C’est tout simplement impensable, insoutenable, incroyable ! À tel point que j’ai tout d’abord cru à un canular, avant de voir la réaction immédiate de notre Président de la République Macky Sall circuler sur les réseaux, le premier président africain à réagir et à renvoyer l’éléphant fou dans ses cordes ! C’est d’ailleurs tout à son honneur et nous en sommes si fiers ! C’est cela le fond et rien d’autre !
L’incendie n’est pourtant pas éteint et l’indignation reste naturellement de mise, particulièrement dans les pays concernés. Des propos « choquants », « honteux » et « racistes » selon l’ONU.
Pour justement échapper à la tempête du livre Feu et Furie de Michael Wolff qui le consume depuis plusieurs jours, Trump fait de la diversion en démultipliant les bourdes, allumant des feux partout pour circonscrire le feu actuel. Hélas, même la diversion requiert du doigté Monsieur Trump, car il arrive que ce qui devait servir de contrefeu fasse plus de dégâts et ravage davantage que ce feu dont on avait peur justement.
Donald Trump devrait se souvenir que son pays s’est construit sur la sueur et le sang, de femmes et d’hommes issus de ces pays, sans qui l’Amérique ne serait pas ce qu’elle est !
Mais ce président démoniaque est hors du temps, c’est une pauvre montre cassée Trump ! Hors du temps, mais aussi hors des saisons, hors des principes élémentaires et hors du respect de l’autre.
Il fonce tête baissée, animé par un ego hors proportions à l’image de sa coiffe risible, écrasant les hommes, fracassant la morale et détruisant les fondamentaux de son pays que ses prédécesseurs ont bâti pour les uns et consolidé pour les autres avec plus ou moins de réussite mais sans avoir jamais cassé l’Amérique ! Le Trump lui fait feu de tout bois, déroutant par ci, blessant par là, creusant des digues profondes dans le cœur de ses concitoyens, créant des clivages regrettables entre communautés de son pays… Des étourdissements de la communauté internationale, il n’en a cure, rien n’arrêtant sa mégalomanie et ce besoin effréné de montrer qu’il est le chef !
Trump n’est pas compétent à son poste. Il se retrouve soudainement bombardé Président de la première puissance mondiale, sans aucun passé politique, n’a jamais été candidat auparavant donc sans expérience, n’a jamais servi sous les armes, n’a aucune connaissance du monde sinon sur les cartes du jeu de Risk et se retrouve propulsé à la maison blanche au pire moment de notre époque, dans un monde tourmenté et secoué de crises multiformes.
Commandant en chef ce n’est pas qu’un titre mais une responsabilité, une terrible responsabilité à laquelle Trump n’était pas préparé. Mais qu’il est difficile tout de même d’être Président de la République, que cela est effrayant d’avoir droit de vie ou de mort sur ces pauvres âmes qui ne faisaient que chercher un père pour leur nation ! C’est un sacerdoce Monsieur Trump, non un piédestal pour écraser et fracasser !
Il dit préférer des norvégiens ? Aurait-il le complexe des blonds ? Mais Monsieur Trump, ces norvégiens sont pétris de valeurs, ne sont jamais allés chercher pitance en Afrique hier ni insulté personne aujourd’hui. Ce sont de dignes citoyens du monde !
Non décidément, Monsieur Trump peut bien poursuivre sur sa tendance continue et grandissante à dénigrer le continent africain et les gens différents de sa couleur, un raciste, pour citer Senghor, restera toujours quelqu’un qui se trompe de colère !
Oui, Trump peut bien présider à la déchéance de la fonction présidentielle, gardons foi en l’avenir, car heureusement l’Amérique nous a toujours surpris et nous surprendra toujours. La grande Amérique n’est pas morte, celle-là même qui a repoussé le fascisme, envoyé des hommes sur la lune, créé le rêve américain peut être piétinée et déshonorée encore par Trump mais cette haine dépassée qu’il charrie ne pourra jamais détruire les idéaux de cette grande nation.
Le 1er décembre 1955, une jeune couturière nommée Rosa Parks a participé au basculement de l’histoire des États-Unis en refusant de céder sa place à un Blanc dans un bus de Montgomery (Alabama).
«Elle s’est assise pour que nous puissions nous lever ».
Cette phrase issue du discours vibrant et engagé de Oprah Winfrey aux Golden Globes Awards 2018 a conquis la salle et de très nombreux Américains sur les réseaux sociaux, à tel point que certains, voyant là une prise de parole d’un niveau présidentiel, lui ont prêté des ambitions pour 2020, et se sont imaginé avoir assisté au lancement de la campagne d’une femme de couleur, à la tête de la première puissance mondiale. Yes I have a dream !
Oumou Wane