Dakarmidi – Parlons de citoyenneté pour échapper cinq minutes au monde politique, à ses intrigues, ses coups bas et ses stratégies d’influence. Élevons le débat quelques instants en compagnie de ces grands citoyens sénégalais, si nombreux et si peu visibles dans le vacarme assommant de ceux qui n’obéissent plus qu’à leurs propres logiques sans principes, à leurs intérêts individuels, conformément aux nouvelles exigences du monde global, libéral…
Pour le premier portrait de ces nouvelles figures aux nouvelles pratiques, ces nouveaux « acteurs » et « actrices » si loin des dirigeants de la population, ces nouveaux « héros » capables de concilier différentes valeurs originelles avec la modernité, l’innovation et le partage.
Parmi ceux-ci, qui refusent la résignation, le complexe d’infériorité, le syndrome de dépendance, je choisis aujourd’hui de parler de Boubacar Camara. Un homme profond dont forces et valeurs morales sont mises désormais au service des jeunes, qu’il appelle la génération Y. Peut-être comme Yoff. Mais il en a fallu des efforts, depuis la banlieue dakaroise, à Grand Yoff, jusqu’à devenir ce citoyen modèle, qui illustre aujourd’hui “La Maturité au Service de la Jeunesse.”
Boubacar Camara, j’ai l’impression de l’avoir toujours connu. Si ma mémoire est bonne, je ne l’ai pourtant rencontré qu’une fois, dans un avion et d’ailleurs, Bruno Metsu voyageait aussi. Boubacar Camara était assis à une rangée devant nous. Lorsqu’ils se sont salués, Bruno me dit : ‘’Voici l’un des hommes qui me rend le plus fier de travailler pour le Sénégal et même d’être sénégalais’’ !
Il est vrai, contrairement à l’incapacité à établir les relations entre l’État et la population, de la part de nos dirigeants, hormis dans l’affrontement, Boubacar maîtrise son sujet et l’a prouvé à plusieurs reprises, notamment dans son travail auprès des jeunes. Il a fait de sa passion son métier et va au bout des choses. C’est quand le pays est en difficulté qu’il faut innover, il est parfaitement conscient des nouveaux enjeux de la société. Il est de ceux qui font bouger le Sénégal. Un esprit pur, franc, dénué d’arrière-pensée qui se reflète dans son visage, sa gestuelle, sa manière d’être, une profonde intégrité.
Lorsque je vis l’émission de Mamadou Ibra Kane sur la TFM, ‘Les affaires de la Cité’, c’était enfin l’occasion d’en savoir davantage sur cet intellectuel affable.
Dès les premières images, mes impressions, pour ne pas dire convictions, furent assises. Le témoignage de sa mère, peulh jusqu’au tatouage des lèvres, mère veilleuse au sommet de ses 85 printemps si pimpants. Si belle et si alerte dans sa position de mère aimante et aimée. Non, sûrement pas abandonnée ou négligée.
Lui même, élégant et raffiné, dans son intérieur à son image, simple et dépouillé de tout artifice. Sa courtoisie comme une seconde peau, c’est peut être la manière pour Boubacar Camara d’occulter par pudeur ses émotions et de ne pas montrer autre chose que ce qu’il est en vrai, un homme délicat.
De bout en bout, j’ai suivi l’émission et apprécié ce discours clair et structuré, rafraichissant, dénué de tout sens polémique ou politicien. Aucune critique contre le régime, que des suggestions pour aller de l’avant ! Il ne s’intéresse qu’aux jeunes, à leur présent et futur, à leur formation, à leur employabilité. Notons, qu’il exige que le stage en entreprise soit désormais un droit pour les jeunes ! Ben oui, pourquoi pas ?
Le carcan des politiciens et des lobbystes, des faux semblants et des vrais carriéristes est devenu si pesant que nous aspirons à voir de nouveaux projets. Et par là-même de nouvelles têtes, à entendre de nouvelles voies et des idées neuves dans un pays qui marche traditionnellement avec un caillou dans sa chaussure ! La lenteur de ces notables et ce folklore si bruyant et dépassé, dans un pays si jeune et moderne avec le monde à sa portée, a de quoi énerver !…
Alors pourquoi, me direz-vous notre système ne fait-il pas appel à ces citoyens talentueux et patriotes pour venir l’aider dans les vastes défis auxquels il fait face dans la gestion de notre pays ? Pourquoi s’en priver, alors que notre pays aurait besoin d’un bon coup de balai qui ferait peut-être émerger de nouvelles compétences pour participer à l’effort de développement national ? Des patriotes intègres et engagés, comme c’est le cas de Cheikh Diop, le capitaine du PUDC déjà sur le pont ! Oui Monsieur le Président, nous voulons ce genre d’acteurs, pas de placébo ni de remplaçants !
Boubacar Camara devrait-il faire de la politique somme toute ? Peut être y pense t-il en se rasant ? Et d’ailleurs est-ce interdit de faire de la politique dans un pays démocratique ?
Toujours est-il que c’est rafraichissant pour moi qui aime les intellectuels et abhorre le conformiste de ceux qui ne cherchent qu’à durer, au prix de toutes les hypocrisies.
Piochons donc dans ce vivier au service de la nation et sans modération. Des nouveaux profils pour accélérer le PSE, pour relancer le Sénégal du tourisme, fortifier et défendre nos petites entreprises, débloquer ces dossiers de nos hommes et femmes d’affaires qui dorment dans les tiroirs des ministres, gérer mieux la santé et se doter des appareils indispensables en quantité et qualité, faire des citoyens sénégalais une priorité absolue et non des mendiants dans leur propre pays…Oui, ouvrir le bon œil et secouer ce cocotier !
Comme disait Shakespeare, ce qui ne peut être évité, embrasse-le ! Il est plus que temps d’agir autrement. Je le dis à nos représentants et élus, pour l’avenir, s’ils préfèrent enfiler des écharpes que de prendre des vestes, mieux vaut sonner maintenant le clairon que d’entendre bientôt la cornemuse.
Oumou Wane
Présidente africa7
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