Chroniques du MIDI
By Gentle Mara
Dakarmidi- J’entame ma chronique du jour par quelques extraits d’un poème du Sheikh Alassane Sène adressée à Cheikhoul Khadim en jour sacré commémorant l’anniversaire du Magal des 2 rakkas de NDAR.
Un poème écrit pour rendre hommage au libérateur de la race noire, qui a bravé toute sorte de tempête pour tirer le bien des mains du mal, le pardon des goulots de la haine, et le salut des affres de la vengeance.
» Honneur à ce sublime don de Dieu qui a réveillé la conscience de l’homme noir, louange d’anges, Médine au rythme des sages, visage en rosiers aux fins suages, courage et endurance du rosage, massés tout le long d’un parcours aux sublimes paysages, Ndar venait de recevoir son plus illustre hôte de tous les temps.
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La dignité de l’homme qui fascine les consciences, une grâce nocturne sous les feux d’une ère de révolution. Le colon n’avait pas varié dans ses sentiments de vouloir tout nous prendre, Cheikhoul Khadim avait interpellé la cognition à travers une tablette de connaissance rarissime.
Il a proclamé l’indépendance des peuples noirs, il parle d’empreintes digitales, il a aussi averti le colon de l’existence et de l’efficacité de l’arme qu’il détenait, sa plume, par la pure poésie, dédiée à son maître, né dans le Hedjaz, 570 ans après Jésus, dont le savoir dépasse de loin toute masse de connaissances compilées des plus grands penseurs et savants.
Cheikhoul Khadim était exalté de définir les règles de son exil, il n’avait jamais demandé au colon la date de son retour sur les terres de ses aïeux, devenus tous, finalement, disciples et sympathisants. Le colon était loin de maîtriser cette heure, et lui, en était le seul informé, détenant le code d’accès du périmètre sacré, situé au-delà du Lotus des Confins. Il fut conduit dans cet espace divin par la Fine Fleur qu’il aimait tant arroser de vers colorés, rimés à un temps et à une action.
La race noire qui t’a tendu l’oreille a compris finalement comment définir son histoire, comment structurer son passé et comment préparer son avenir » Shasty
Ainsi, à l’heure de la commémoration du 123e anniversaire des 2 Rakkas de Ndar (Saint-Louis), il me parait significatif de dépasser le cadre émotionnel, pour nous interroger sur le sens du procès du 05 septembre 1895.
Un évènement multidimensionnel commémoré chaque 5 Septembre de l’année, une date qui rappelle l’acte de dévotion et la prière salvatrice que le fondateur du mouridisme, Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba a effectué dans le bureau du gouverneur colonial. Après son arrestation à Jéwol, le Cheikh Ahmadou BAMBA restera à Saint-Louis jusqu’au jeudi 5 septembre 1895, date à laquelle le Conseil Privé, composé de dix membres réunis dans la salle ordinaire de ses délibérations, décida son internement au Gabon. L’Histoire a surtout retenu de ce jour la tempérance du Cheikh dans sa défense contre les chefs d’accusation qui lui furent exposés mais surtout le cœur qu’il eut de parapher au bas du document qui lui fut tendu la sourate Ikhlâs , symbole de l’Unicité Absolue de DIEU comme négation de la Trinité, en guise de signature, mais surtout celui d’effectuer deux Rakkas devenues célèbres sur le lieu même de ladite séance.
Le procès du 05 septembre 1895 s’inscrit dans ce combat sans merci pour substituer à la culture islamique une autre culture et une autre religion. Ce procès avait pour objectif d’arrêter de façon nette et sans appel les valeurs de culture et de civilisation enseignées par Cheikh Ahmadou Bamba.
Extrait du procès-verbal du Conseil privé : “ le conseil privé après avoir entendu la lecture des rapports de M.M Merlin et Leclerc et fait comparaître Ahmadou Bamba a été d’avis, à l’unanimité, qu’il y avait lieu de l’interner au Gabon, jusqu’à ce que l’agitation causée par ses enseignements soit oubliée au Sénégal “.
Relatant son exil Cheikh Ahmadou Bamba écrit : ” J’ai subi dans cette île (Saint Louis), au cours de cette période des épreuves que je n’évoquerai jamais par courtoisie à l’endroit du plus digne de reconnaissance Qui est adoré par amour pour sa face. Celles-ci (les épreuves) étaient une éducation spirituelle de la part du vivant (Dieu) qui ne meurt pas. Lui qui m’a dispensé de recourir aux armes contre l’assassin “, relève-t-il dans son ouvrage, Les Dons du digne de reconnaissance.
Il est donc clair que c’est son enseignement islamique qui dérangeait. Tout fut mis en œuvre pour disperser les disciples, faire disparaître à jamais tout ce qui se rapporte à Cheikh Ahmadou Bamba.
Aujourd’hui plus de 123 ans après ce procès inique, ses enseignements prospèrent aux quatre coins du monde.
Ses enseignements, c’est la foi en Dieu et en Dieu seul, c’est le travail qui permet de gagner le monde ici-bas et l’au-delà, c’est l’adoration sincère de son Seigneur. C’est avec ses enseignements que le Cheikh a conquis les cœurs, aussi bien au Sénégal qu’à l’étranger.
Cheikh Ahmadou Bamba, est aujourd’hui plus que jamais la référence et l’échelle des valeurs pour toute personne qui aspire à la quiétude ici-bas et dans l’au-delà.
Cette année encore, Saint Louis se rappellera et fera revivre un pan de l’hagiographie de Cheikh Ahmadou Bamba. Ce qu’il faut retenir d’essentiel dans cette étape de Saint Louis , c’est tout d’abord toutes les manœuvres souterraines pour liquider le Cheikh mais aussi au terme de l’échec de toutes les tentatives, les actes officiels consistant à le traduire devant la haute instance qu’était le conseil privé.
Nous rappelons que e parrain de cette présente édition est l’honnable fils de Serigne Barra MBACKE ; Serigne Sidy Moukhtar Bara, 7e Khalif du serviteur du prophète Muhammad psl Mbacké en l’occurrence.