Dakarmidi – Dieu du haut de sa grandeur a créé des écosystèmes où les différents éléments qui les composent sont en parfaite complémentarité et tributaires les uns des autres. L’un des exemples les plus frappants de ces relations interactives se trouve entre l’homme, les animaux et les végétaux. En respirant l’homme et les animaux expirent du gaz carbonique (CO2) dans l’air et inspirent de l’oxygène (O2) qui constitue un élément fondamental dans le fonctionnement de tous les organes qui composent ces êtres vivants. Cet oxygène est en grande partie produit par l’expiration des végétaux, qui, en revanche aspire du gaz carbonique de l’air pour le fonctionnement de ses feuilles, de ses branches et de ses racines.
Durant son cycle de vie, un arbre produit plus d’oxygène qu’il ne consomme de CO2 grâce à la photosynthèse. Cette merveilleuse relation qu’ALLAH a établie entre l’homme et les végétaux montre l’importance voire l’obligation de la présence des végétaux dans l’environnement immédiat de l’homme. D’après une étude scientifique, les espèces les plus productives permettraient à deux arbres de fournir assez d’oxygène pour les besoins d’une famille de quatre personnes. Les espèces d’arbres restent cependant très inégales dans leur production d’oxygène et les études scientifiques nous apportent des résultats variés selon les essences d’arbres, les forêts et leur implantation géographique. D’une façon générale, plus un arbre produit d’éléments nutritifs (sucres) pour grandir, plus il produit de l’oxygène. De plus, un arbre en croissance produit également plus d’oxygène qu’un arbre mûr au taux de croissance ralenti.
Les végétaux constituent donc les poumons de toutes les villes, les villages, les quartiers et les habitats d’un pays. La croissance démographique de toute ville doit être parallèle à la croissance des populations de végétaux (espaces verts, forêts, bois etc.) pour une régulation de l’équilibre respiratoire entre l’homme, les animaux et les végétaux. Malheureusement notre capitale depuis quelques décennies a connu une croissance démographique spectaculaire et une décroissance très accentuée des populations de végétaux. La forêt de Mbao, les espaces verts entourant la technopole communément appelé « dekhou mew », les importantes colonies d’arbres disséminées partout dans le territoire dakarois ainsi que la bande de filao ont connu une agression spectaculaire entrainant par conséquence une menace réelle et importante du volume d’oxygène produit.
A ce constat s’ajoute une très forte concentration de véhicules, d’usines, d’engins de tout genre augmentant la production de gaz carbonique, qui à défaut d’être entièrement séquestré pollue l’air et risque d’être inhalé en grande partie par les hommes. Dans sa livraison du 05 janvier 2018 le journal RFI dit que la capitale sénégalaise était de nouveau placée en alerte rouge ; la qualité de l’air y est donc mauvaise, le risque sanitaire « réel », selon les organismes de contrôle. La pollution sur la presqu’île pourtant balayée par l’air marin est un vrai sujet de préoccupation tout au long de l’année. Elle est à l’origine de problèmes de santé chez les habitants de la capitale, notamment des pathologies respiratoires.
A ce tableau aussi sombre si on y ajoute les phénomènes liés aux changements climatiques on peut prédire sans mauvaise foie aucune que la population dakaroise risque de s’asphyxier si aucune mesure urgente n’est entreprise au plus vite possible. Et pourtant pour plusieurs raisons le Sénégal ne devrait pas en arriver là avec une population à plus de 90% de personnes qui se disent inspirer du Messager d’ALLAH Muhammad qui dans un hadith rapporté par Muslim et Al Nasa’i dit « Dans cette vie belle et douce, Dieu a fait de vous ses lieutenants« .
L’Homme s’est donc vu assigner un rôle dans son environnement car l’idée centrale de la notion de lieutenance de Dieu est que l’Homme est non pas propriétaire mais responsable de cet environnement, il en est à la fois l’usufruitier et le gardien. Le Prophète et messager d’ALLAH comme pour nous exhorter davantage dit d’après Mouslim « Toutes les fois qu’un musulman plante un arbre ou sème un champ et qu’un être humain, une bête ou une autre créature viennent en manger, il lui sera compté comme aumône tout fruit qu’on en mange. » Dans un autre hadith, le Messager d’Allah a dit : « Quiconque a planté un arbre et veillé sur sa bonne conservation et son entretien jusqu’à ce qu’il produise ses fruits, est considéré comme ayant fait une aumône pour chacun de ses fruits« (Ahmad, 3/376). Ceci pour dire donc que la majorité des sénégalais n’ont aucune raison de rester inactive face à cette situation de dégradation de notre environnement.
C’est pourquoi nous préconisons entre autres mesures qu’à la veille de chaque saison des pluies un fonctionnaire un arbre décrété par le chef de l’Etat, un député un arbre voté par l’assemblée nationale, un talibé un arbre en guise de « ndiguel » par nos khalifes généraux, un militant un arbre recommandé par les leaders des partis politiques, un élève/étudiant un arbre dans l’ensemble des établissements scolaires et universitaires du pays, un lutteur un arbre dans l’ensemble des écuries du pays, tout ceci en étroite collaboration avec les services des eaux et forets, les paysagistes et les agents de la direction de l’aménagement du territoire.
Qu’ALLAH bénit le Sénégal et nous donne la force d’entendre et d’appliquer ce hadith du Prophète PSL « Si le Jour du Jugement dernier arrive et que l’un d’entre vous détient un rejeton de palmier, qu’il le plante d’abord!« (Ahmad, 3/184-191. Al Bazzar)
Modou Fatma MBOW
Ingénieur
Kébémer