Dakarmidi – L’Afrique du CFA confie ses milliards en réserves de change à la France. Ils sont dans le compte d’opérations logé à la banque de France.
La stabilité du CFA notre monnaie serait ainsi garantie par la France. Je me demande où est-elle cette garantie alors ? Nous laissons donc notre pas fortune entre les mains de Paname.
Nous courons au club de Paris pour emprunter.
Et nous y retournons mendier l’annulation de notre dette dès que la première bourrasque souffle, pourvu qu’elle puisse crédibiliser nos suppliques !
Cette situation absurde et cocasse doit prendre fin.
Nous voulons une union africaine. Commençons par nous entendre sur la monnaie unique africaine.
Mettons en place notre propre banque, comme la BCE qui aujourd’hui enjoint les pays de l’UE de faire tourner la planche à billets pour soutenir la relance de leurs économies sinistrées. Les USA ne sont pas en reste : la RFA a injecté 2700 milliards dans l’économie.
Cette banque africaine nous permettra d’avoir notre propre autonomie, indexée à la valeur réelle de nos économies. Si les états ayant en commun l’usage du CFA ont peur de se lancer dans cette aventure, ils doivent savoir qu’ils y vont avec de solides matelas financiers : leurs réserves de change qu’ils vont récupérer.
En plus les richesses de nos états à l’échelle continentale et le dynamisme des leaders économiques de l’Afrique ne peuvent qu’être bénéfiques aux états les moins bien pourvus. Le Nigeria a sa monnaie. Le Naira. Est-elle arrimée à la livre sterling ? NON. Et d’ailleurs la livre sterling elle-même est-elle arrimée à l’Euro ? NON. C’est valable aussi pour le rand sud-africain. Ces pays sont les mastodontes économiques de l’Afrique.
Acceptons le principe d’une monnaie unique africaine. Et l’unité politique de l’Afrique sera alors une réalité tangible.
Finalement, il y a une situation injuste que nous pouvons plus accepter. Notre génération a le devoir de couper le cordon de l’exploitation de nos peuples par la France. Cette stabilité monétaire artificielle, qui nous coûte la confiscation de nos réserves monétaires par une France qui ramasse ensuite de la main gauche l’essentiel de notre PIB est la situation la plus inique que nos anciens ont acceptée.
Je me dis d’ailleurs que les accords secrets qui nous ont octroyés nos indépendances comportaient des clauses sur la perpétuation de la vassalisation de nos états par le lien économique à travers son plus douloureux nœud : la confiscation de notre autonomie financière.
S’il est un combat à mener, ce n’est certainement pas l’annulation de la dette. C’est le rapatriement de nos réserves de change. Et la fin de la domination économique française par sa mainmise sur notre monnaie.
L’indépendance économique de l’Afrique sera le socle de son unité politique.
Et c’est seulement en cela que nous serons véritablement le continent de l’avenir, pour le bonheur de notre peuple, au lieu d’être dans ce nouvel ordre mondial chanté sur tous les tons la réserve alimentaire des ogres économiques qui salivent d’avance en pensant à la sauce à laquelle ils vont nous bouffer, avec la bénédiction de nos élites politiques asservies qui nous les offriront à croquer, comme les anciens rois esclavagistes offraient leurs sujets aux négriers.
Il est temps de se lever et dire non !
La task force mise en place par l’Union africaine pour la mobilisation des soutiens promis à l’Afrique est le cheval de Troie qui va permettre aux puissances financières étrangères qui appauvrissent le continent africain de raffermir leur mainmise sur nos peuples !
Le Nouvel ordre mondial peut être, comme Esope l’a dit de la langue, la meilleure ou la pire des choses.
Les états n’ont pas d’amis. Ils ont des intérêts. Et, de plus en plus, ils fonctionnent comme font leurs banques implantées chez nous : au lieu de faire jouer la concurrence comme dans leurs pays respectifs, elles s’entendent entre elles et tonsurent méthodiquement les clients, de pauvres citoyens appauvris misérabilisés et surexploités avec des services à la clientèle surfacturés et des prêts à des taux usuriers. Les clients des banques sont ainsi les victimes de la cannibalisation de leurs finances au profit de leurs maisons-mères et donc de leurs pays respectifs, avec la bénédiction de nos autorités politiques, qui à travers un décret, offrent tous les salariés en bétail bon à trucider à ces ogres jamais rassasiés.
Les états du monde entier fonctionnent comme cela. Ce sont de redoutables cartels qui ont signé des ententes tacites entre eux, et chacun exploite son pré-carré dans ses domaines de prédilection validées par les autres puissances présentes en Afrique.
Ne nous leurrons pas. De toute l’Histoire de l’Humanité, seul un homme a échappé à l’égorgement après qu’on lui eût passé un couteau à la gorge : Ismaël. Et pour ce, il a fallu une rapide intervention divine. Cette main invisible attend désormais le jour du jugement dernier.
Notre destin de continent, et de peuple, est entre nos mains.
Personne ne viendra à notre secours.
A nous de prendre nos responsabilités !
Sinon, après le Covid 19, il sera trop tard.
Cissé Kane NDAO
Président A.DE.R
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