Dakarmidi – Elle est née à Dakar où elle fait ses études primaires et secondaires, avant de rejoindre Paris pour poursuivre des études supérieures. Lui, a vu le jour à Lyon dans l’hexagone, où il a décroché un Bac scientifique, avant d’aller poursuivre ses études ailleurs et rentrer au pays créer le groupe Wari, une success-story made in Sénégal, devenu aujourd’hui, avec l’acquisition de Tigo, l’une des plus grandes fiertés nationales.
Qu’y a t’il de commun entre Amy Sarr Fall et Kabirou Mbodje ? Ils sont Sénégalais bien sûr. Ils sont des citoyens engagés, certes. Mais surtout, Ils osent. Leur chemin est différent mais ils osent, chacun à sa façon, lutter contre la fatalité pour connaître le succès et rêver de le partager.
Elle d’abord, passionnée par la communication et les médias, elle se lance dans la poursuite d’une double licence en communication Internationale et en administration des affaires. Tout au long de son jeune parcours, son incroyable obstination lui fait rencontrer entre autres Chefs d’États, des personnalités comme Barack Obama, Michael Bloomberg, François Hollande, Alassane Ouattara, ou encore en 2014, Sa Sainteté le Dalai Lama, qui la reçoit dans sa résidence, sur les hauteurs de l’Himalaya, en vue d’un entretien exclusif.
Aventureuse et audacieuse, Amy fait ses armes à l’international, notamment au sein du groupe Publicis, avant de décider en 2009, de rentrer à Dakar pour s’investir dans le développement de son pays. Elle crée une société de communication MondialCom, et ne tarde pas à engranger plusieurs marchés publics, des agences de l’Etat sénégalais.
En 2010, elle lance Intelligences Magazine, dont “Les Grands entretiens exclusifs” donnent la parole aux acteurs de premier plan de l’actualité politique et économique, nationale et internationale.
Que fait Kabirou Mbodje pendant ce temps-là ? Lui aussi connaît une ascension fulgurante. Jeune ingénieur parti renforcer ses études aux États-Unis où il a obtenu un diplôme de Finances, il décide également de rentrer au bercail et se rêve en acteur économique qui apporte de la valeur ajoutée sociale. De quelle manière s’y prend t-il pour devenir en quelques années le magnat incontesté du transfert d’argent ? C’est lui-même qui répond : « Wari a commencé en juillet 2008 avec deux employés. Nous sommes aujourd’hui plus de 230 employés que nous faisons évoluer dans différents domaines d’expertise. Nous avons une masse salariale de plus d’un milliard de Fcfa par an. Nous avons plus de 10.000 points de vente installés au Sénégal et 26 000 au total dans le monde, c’est autant d’emplois qui sont créés. »
Sportif émérite, » Je pratique l’équitation depuis mon plus jeune âge », aime t-il à rappeler… Il a toujours porté haut les couleurs nationales jusqu’à ce coup d’éclat récent avec le rachat par le groupe Wari de l’opérateur de téléphonie Tigo. Le groupe Wari n’était pas seul sur l’affaire, il était en compétition avec de grands groupes africains et européens. Kabirou jubile : «Nous avons été choisis parce que nous avions l’offre la plus technique et la mieux présentée.»
Alors pourquoi me direz-vous, tout comme Amy Sarr Fall, Kabirou Mbodj, parvient-il à s’illustrer de la plus belle des manières pour l’économie sénégalaise et pour la fierté de notre pays ? Encore une fois parce qu’ils osent !
Oui, entreprendre c’est Oser ! Je crois pouvoir le dire, moi qui ai créé Citizen Médias Group pour m’investir dans l’éducation et qui suis toujours Présidente de la chaîne de télévision africa 7. Je n’ai jamais attendu que toutes les conditions soient réunies pour faire quelque chose. Les difficultés nous font certes plier aujourd’hui mais ne nous feront jamais rompre !
Ici, au Sénégal, l’esprit d’entreprise parait tellement manquer, les offres d’emplois tellement rares, le fatalisme si contagieux… Ces deux là, Amy et Kabirou, parmi tant d’autres, sont pourtant bien la preuve que la culture du travail existe aussi chez nous. Oui, notre peuple a envie de travailler et non, le courage ne manque pas toujours dans ce pays…ce sont les conditions qui sont improbables !
Tout en inventant un nouveau standard africain, Kabirou montre à toute la jeunesse sénégalaise qu’on peut partir de rien, avec un ordinateur, un téléphone, une table et une chaise et réaliser une grande entreprise de taille africaine, qui a déjà créé plus de 26 000 emplois grâce au réseau de distribution Wari.
Aujourd’hui, avec le PSE, de nouvelles opportunités sont ouvertes à ceux qui osent et à ceux qui veulent s’engager. On ne devrait d’ailleurs plus parler du PSE mais du concept OSE, Oser le Sénégal Emergent pour saisir ces chances. Nous devons nous tenir aux côtés de notre Président Macky Sall dans ce combat essentiel pour le changement et l’émergence de notre pays et que lui aussi se tienne à nos cotés, nous écoute, nous renforce et fasse de la discrimination positive pour nous les entrepreneurs sénégalais. Car pour lui aussi, la vie est un combat. Une lutte pour l’émancipation du peuple sénégalais qui ne peut plus se contenter de demander à des banques étrangères de financer ses projets, qui ne peut plus demander au marabout d’intercéder en sa faveur pour une vie meilleure.
Alors, nous aussi, osons enfin être nous-mêmes et faisons nôtre le slogan de Amy Sarr Fall, « Il ne faut pas que nous soyons des citoyens spectateurs, mais des citoyens acteurs de développement ».
De son côté, Kabirou Mbodje poursuit sur sa lancée sa vision de l’économie du partage en s’engageant dans des programmes qui sont utiles aux populations. Sa trajectoire, déjà complexe pourrait à l’avenir le conduire vers de nouveaux territoires. « L’éducation, est également un domaine qui nous tient à cœur », dit-il. Pour Amy comme pour lui, je suis convaincue que l’audace et la générosité sont les principales leçons à tirer de leur réussite, car comme le dit Lao Tseu : Celui qui n’ose pas ne doit pas se plaindre de sa malchance !
Oumou Wane
Présidente africa7
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