Dakarmidi – Les électeurs s’en fichent des taux de croissance et chiffres d’experts en économie. Il se basent sur les réalités qu’ils vivent pour élire ou sanctionner.
Les sénégalais ont été catastrophés de découvrir que le pays manque d’appareil radio pour traiter les malades du cancer.
De ce fait, les intervenants dans les réseaux sociaux et la presse ont immédiatement convoqué les dizaines de milliards dépensés pour des institutions non pertinentes aux yeux de l’opinion publique.
On a évoqué le HCCT de Tanor, CESE d’Aminata Tall, HCDS d’innocence Ntap, considérés comme des casiers coûteux, inutiles servant à retenir des leaders dans l’alliance politique avec le Président.
A côté de ces institutions budgétivores, on a cité l’arène de « Mbapattes » (luttes) à plus de 30 milliards, les milliers de billets offerts pour des pèlerinages, les droits de transmission de la CAN pour Bissau, etc..
En fait, pour un constat de délabrement du plateau médical national, les sénégalais ont subitement constaté que la gestion des ressources publiques n’obéit pas à une logique hiérarchique de priorités mais qu’elle fait la part belle aux préoccupations politiciennes au mépris des urgences de santé publique, des populations, propriétaires des deniers publics.
C’est d’autant plus frustrant, inacceptable que le Président fut élu sur des engagements de gouvernance vertueuse et rationnelle des fonds publics.
On a beau apprécier les réalisations à mi-mandat d’infrastructures et d’acquis sociaux indéniables, les efforts d’accès à l’énergie électrique, la baisse des prix de denrées et des loyers (malheureusement repartis à la hausse), la multiplication de centres universitaires, etc…mais le Chef de l’État doit revoir la gouvernance de son équipe, l’impunité et les gaspillages.
Si c’étaient les infrastructures, du moins à Dakar, qui devaient faire réélire, le Président Wade serait encore au palais.
Enfin, il est déplorable que les partisans du Président se privent de lui dire ces vérités et se complaisent à parler d’un 2e mandat à longueur de temps, en fermant les yeux sur les abus et l’arrogance de certains cadres, alors que le premier mandat plonge dans un marécage de méfaits qui, s’ils ne sont pas corrigés, pourraient révéler une surprise très amère.
Donc, à bon entendeur, WAS SALAAM !
Par Mamadou Moustapha Diallo