Dakarmidi – Parce qu’un proche collaborateur du président de la République française a dérapé, plusieurs hautes autorités de la République défilent devant la représentation parlementaire – N’est pas républicain qui veut.
Il semblerait que notre président ait des « convictions républicaines ». La preuve, il a publié le premier des trois tomes prévus. Mais de l’auto-proclamation à la mise en pratique, il y a une grande distance qui s’appelle « conviction ». Ce qu’éclaire le traitement fait de l’affaire dite Benalla, ce chargé de mission du président Macron et celle du meurtre de l’étudiant de l’UGB, Fallou Sène.
N’est pas républicain qui veut, ni qui le clame et proclame sur tous les toits, comme pour s’en convaincre soi-même. La France, ce n’est pas qu’Auchan que des auto-proclamés patriotes veulent « dégager » du pays, mais c’est surtout le fonctionnement des règles de la République, des institutions de la République, de la transparence de la vie publique, du rôle du Parlement et des parlementaires. Autrement dit, le respect strict des règles de vie commune que la société a édicté.
Le candidat Macron a axé sa campagne sur le thème de « la République exemplaire » pour se démarquer des « affaires » et combines qui ont eu cours durant toute la Ve République avec notamment ses barbouzes aux coups tordus, particulièrement ce qu’on appelle la « France-Afrique. Chez nous, le candidat Macky Sall avait parlé de « République vertueuse », transparente et reddition des comptes. Il avait juré que la justice serait là pour tous et qu’il n’y aurait plus de passe-droits et autres « justice à double vitesse », voire multi-vitesse.
Républicain convaincu, Macron Président essaie de mettre en pratique ses convictions républicaines. Son homme lige, de confiance, quelque part apprenti barbouze, se prend pour Rambo lors d’une manifestation de la fête du 1er-Mai, en faisant leur fête à deux manifestants, c’est le tollé dans la République. D’accord, il a fallu que la presse, « Le Monde » en particulier rend publique cette affaire trois mois après, pour que le pouvoir rompt avec ses liaisons dangereuses de dissimulation. En moins de 24 heures la machine s’emballer à la vitesse du TGV.
Les différentes autorités de la République, concernées de près ou de loin dans cette affaire commencent à défiler devant la commission parlementaire des lois : le ministre de l’Intérieur, le Préfet de police de Paris, le Premier ministre qui répond au feu roulant des questions des parlementaires, le directeur de cabinet du président Macron (au moment ou ces lignes sont en train d’être écrites) et d’autres suivront. Voilà les « leçons républicaines » de nos cousins français !
Pourquoi Justice ne serait-elle pas rendue pour l’étudiant Fallou Sène, assassiné et non molesté par un flic enragé ! Pourquoi nos députés n’ont pas mis en place une commission d’enquête pour entendre le Recteur de l’UGB, le directeur du COUD, le ministre de l’Enseignement supérieur, celui de l’Intérieur, des Forces armées (c’est un gendarme qui est en cause), le ministre de l’Économie et des Finances, les responsables de la banque en question ? Bref, toute la chaîne de responsabilités ?
Non, chez nous, parce que parait avec l’argent, on achète tout, notre président oublie les règles de la République et sort le chéquier. Bourses revues en hausse, tickets de resto-U en baisse, transport étoffé et des cités en plus annoncés. Et quelques billets à des parents éplorés. Paix à ton âme Fallou ! Ceux qui doivent veiller au bon fonctionnement de la République ont perverti ses valeurs, règles et principes, par des espèces sonnantes et trébuchantes. Seuls tes camarades étudiants de Saint-Louis résistent encore à la chape de plomb des pesanteurs sociales et le défilé de médiateurs-sapeurs pompiers arrivistes.
Nous qui aimons tant dans un rapport amour-haine copier la France et les Français, que ne copierions pas au moins ce qu’ils ont de positif et d’exemplaire en matière de gouvernance et non ce qu’ils ont de haïssable ! Que la République reste exemplaire avec une justice pour tous ; que plus jamais les coudes présidentiels ne couvrent les méfaits de prédateurs épinglés par nos organes de contrôle ; que des prédateurs ne se réfugient plus dans les prairies, les terres du Buur (roi) véritables refuges de criminels en col blanc !
Qu’on embastille plus des adversaires politiques parce qu’ils mettent en danger la réélection du président ; qu’on ne tripote plus la Constitution et la loi électorale sous prétexte de rationalisation de la vie publique, alors que dans le même temps, on va à la chasse aux assassins économiques du pays. Des voyageurs-passeurs dont le seul passeport est le partage avec leurs nouveaux compagnons, de l’argent sale.
N’est pas républicain qui veut. Surtout, les convictions ne s’auto-proclament pas, elles se vivent au quotidien, dans nos actes en société.
Parce qu’un proche collaborateur du président de la République française a dérapé, plusieurs hautes autorités de la République défilent devant la représentation parlementaire, pour la transparence et la Justice. Qui plaidera la cause de Fallou Sène ? Qui lui rendra justice ?
Qui ose encore dire haut et fort aux forces de l’ordre : Vous n’avez pas le droit de ma lister, frapper, torturer, voire tuer, des citoyens qui réclament leurs droits, reconnus par la Constitution. Votre rôle, c’est de « servir et protéger » les citoyens et non réprimer. Encore moins tuer !
La rédaction