Dakarmidi – Environ 480 migrants ont péri au large des côtes sénégalaises ou mauritaniennes au cours du mois d’octobre en voulant rejoindre l’Espagne, « l’Eldorado inexistant ». À ce bilan, s’ajoute le naufrage d’une pirogue de migrants clandestins qui a quitté Mbour (150 personnes), en ce mois de novembre 2020, dont 50 ont pu se sauver et les 100 autres, portés disparus. En effet, cette montée progressive de ces chiffres en Afrique et particulièrement au Sénégal, a alerté sans doute les pays, les organisations, les autorités, les autres parties prenantes, qui jusque-là, ont fermé presque les yeux sur ce phénomène migratoire devenu de plus en plus inquiétant.
Partir au péril de leurs vies, est l’ultime choix de ces candidats à l’émigration clandestine dont la plupart sont des jeunes, toujours flattés par les illusions des « Canaris ». En effet, la pression sociale, la pauvreté et surtout le manque d’emploi, ont unanimement été souligné comme étant les causes profondes de cette émigration irrégulière. Ce dernier est sans aucun doute un maillon faible au Sénégal où la population est entièrement composée de jeunes. Dans le rapport de 2020 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le Sénégal est classé dans le top 10 des pays les plus touchés par le chômage au monde. Il occupe la 3e place avec 48%, un taux qui justifie en réalité le laxisme dans la politique de l’employabilité du Sénégal.
Au Sénégal encore, la politique de l’employabilité, étant une préoccupation sociale et économique, n’est pas au sommet des agendas des décideurs publiques, qui pour certains ne militent que pour des intérêts crypto-personnels.
Et pourtant l’on aurait cru qu’avec le Fonds National de Promotion de la Jeunesse (FNPJ) ou l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (ANPEJ) ou encore le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP) et la Délégation Générale à l’entrepreneuriat Rapide (DER) entre autres, le taux de chômage aurait considérablement connu une baisse. Mais ces institutions tardent parfois à répondre à toutes les demandes des jeunes quant à l’emploi, ce qui en réalité démotive certains d’entre eux, prêts à rejoindre les pays européens par tous les moyens.
En effet, cette situation chaotique du Sénégal due à l’émigration clandestine doit au demeurant pousser impérativement les dirigeants et les différentes institutions chargées de l’emploi, du financement et de la formation, à travailler au préalable sur la politique d’employabilité des jeunes qui continuent de périr en mer sans secours. C’est pathétique de voir des jeunes mourir dans le ventre de l’Atlantique parce qu’ils n’arrivent pas à trouver des opportunités dans leur pays.
Cependant les jeunes doivent savoir ou même comprendre que la pauvreté, le manque d’emploi, la pression sociale etc ne doivent pas être des raisons qui justifient leur voyage irrégulier, source de dépeuplement en Afrique et particulièrement au Sénégal.
L’État doit encore redoubler d’efforts pour promouvoir davantage l’employabilité des jeunes. Ceci doit être d’ailleurs être une priorité de nos gouvernants car la jeunesse est l’épine dorsale de développement.
-Éducation : Former, accompagner, financer les projets des jeunes après leurs études, créer des entreprises pour faciliter leur insertion. Aux entreprises de primer les compétences pour redynamiser le secteur du travail. Aux jeunes d’être patients, créatifs et surtout motivés pour répondre aux attentes des différentes entreprises et à celles de l’état.
-Agriculture: Ce secteur économique est très important pour le développement du Sénégal qui a une terre très fertile. Les jeunes d’aujourd’hui ont en effet juste besoin d’appui pour investir dans ce secteur qui promeut. L’état est en train d’y bosser certes mais doit encore encore y impliquer plus la jeunesse…
-Pêche: Certes les signatures de conventions et d’accords permettent de maintenir les liens entre le Sénégal et d’autres pays, mais penser d’abord à nos pêcheurs encourage ce secteur. Les jeunes sont nombreux dans ce secteur et doivent être davantage équipés, protégés et appuyés….
-Tourisme: Un secteur à prioriser pour faciliter l’investissement des jeunes qui ne manquent d’y innover.
En effet, les jeunes ont des idées dans tous ces secteurs mais manquent parfois de soutien et d’orientations facilitant leur progression. Ces secteurs et tant d’autres dans lesquels les jeunes investissent petit à petit, doit être appuyés davantage par nos dirigeants et les différentes institutions évoluant dans ce domaine.
La création de l’emploi dans tous ces secteurs d’activités, boostant l’économie de ce pays, permet de réduire le chômage et lutte d’une manière ou d’une autre contre l’émigration clandestine, un phénomène très préoccupant.
Les jeunes partent en Europe pour trouver du travail, une meilleure condition de vie. Alors, que l’état mette à leur disposition tout ceci pour leur empêcher de partir.
Au Sénégal, l’émigration est de plus en plus inquiétante et doit pousser tous à réagir pour trouver des solutions relatives à ce phénomène.
*_ »L’Europe n’est pas plus nantie que l’Afrique pour ceux qui connaissent la vraie valeur de la richesse », Assane SARR_*
Assane SARR, Journaliste à L’éral Tv, auteur du recueil de poèmes « PRÉMICES » paru aux éditions Artige en mai 2020…..