Dakarmidi – Telle la cendre enfouie dans la braise, l’actualité au Sénégal est sens dessus dessous. Et la tuerie de Ziguinchor semble être un vague souvenir. L’heure est aux révélations et aux tactiques politiciennes. L’heure est aux affrontements futurs se profilant à l’horizon et dans le clair obscur. Un horizon incertain dans ce Sénégal-là, considéré comme le fleuron de la démocratie en Afrique de l’Ouest. Dans cette contrée africaine où règne un vrai chaos : guerres ethniques, lutte contre le terrorisme, famine…pour ne citer que ces maux-là. Hélas, comme je le disais dans mes chroniques passées, l’an 2017 a été un raté dans l’histoire de la démocratie au Sénégal. La parole publique décousue et sans saveur a fait son lot de victimes. Elle n’est plus ce qu’elle était avant. Mais bon, passons à autre chose. Et pas la peine de laisser sa salive sur le carreau. Et merci au président Macky qui nous a permis de savoir de quel fil il est cousu. Il s’est dédit comme le président Wade, du temps de sa splendeur. Au mépris du peuple qui l’a porté au pinacle. Un peuple ayant toujours bon dos. Dans le mougn*. Et endurant une belle patience tout en attendant 2019. Mais qui de Macky ou de l’opposition aura le dernier mot ? La der des ders poindra et semble inéluctable. En effet, la guerre de Dakar aura bien lieu.
Macky Sall remobilise ses troupes
Pour ces joutes de 2019, Macky Sall, en bon président-politicien, mobilise ses troupes. Tape du poing sur la table autant que nécessaire pour se faire entendre. En effet, il sait que son parti, l’Alliance pour la République (ApR), ce parti-Etat, cet Etat dans un Etat, est une vraie pétaudière. Un parti où règne une indiscipline notoire. Cela, on n’a pas besoin d’un dessin pour le démontrer. Insultes et guerres de tranchées rythment la vie de ce petit parti qui n’a qu’un seul mérite : l’accession au pouvoir en moins de cinq ans depuis sa création, trompant tous les sondages. Mais ce parti, va-t-il rééditer l’exploit en 2019 ? Il se susurre dans les salons feutrés de Dakar et du reste du pays que le président de la République ne dort plus. Oups que d’un seul œil ! Parce qu’il rêve de conquête et de gloire au 1er tour et de remporter Dakar. En effet, remporter Dakar, c’est gagner les élections. Remporter Dakar, c’est gagner sans ambages le cœur de l’électorat. En effet, le président sait que perdre Dakar concourt à sa perte et le précipitera, lui et ses souteneurs, vers une déchéance jamais vue dans l’histoire de ce pays lilliputien qu’est ce Sénégal-là. Et au menu des lendemains électoraux incertains : le gouffre et la chasse aux sorcières. A l’heure actuelle, la sanction semble attendre Macky et son régime. Ce dernier est aux abois. Avec sa meute de militants prêts à en découdre. Et une opposition bâillonnée et réduite à sa simple expression. Mais bon tel n’est plus le cas parce que cette opposition-là, ragaillardie par quelque stratégie, compte battre le macadam et a comme tête de gondole un certain Abdoulaye Wade.
L’équation Idrissa Seck et quid de l’opposition ?
Et que dire de cette opposition tambourinant à toutes les portes parce qu’elle suffoque et se cherche ? Tel un serpent ayant mordu sa propre queue. L’on ne sait pas ce qu’elle veut et lance des cris d’orfraie. L’on sait d’avance que l’édile de Dakar, en l’occurrence Khalifa Sall, sera condamné à la suite de ses déboires judiciaires. L’on sait que le couperet qui a soldé le destin politique de Karim Wade, ce prestigieux prisonnier exilé au Qatar et ayant fait Rebeuss et libéré avec fracas, s’abattra sur la tête de Khalifa Sall, condamné dans l’affaire de la caisse d’avances de la mairie de Dakar. Mais l’on se demande à quoi joue Macky Sall ? A l’apprenti ou à l’orfèvre sachant qu’il a été à la bonne école sous Wade.
Distribuant foucades et boutades à tout bout champ.
Pour contrer Macky d’avoir un second mandat, l’opposition essaie de sonner l’hallali. Tous derrière Idrissa Seck ! Ce que claironnent le bras droit de Khalifa Sall, Bamba Fall et ses amis. En tous les cas, l’on dit que celui qui est capable de faire face à Macky n’est personne d’autre qu’Idrissa Seck. L’on ahane qu’il est le meilleur d’entre eux et arbore une carrure tant nationale qu’internationale. En effet, il a été ministre et puis Premier ministre avant d’être chassé du pouvoir. Mais d’Idrissa, les gens ont peur parce qu’il clive et désarçonne. Avec lui, l’on se dit, « diantre, où va ce bonhomme !? » Visionnaire, ce que disent les uns, et roublard pour les autres. Wade et Idrissa se rapprochent. Cela est inéluctable. En effet, l’on se demande si les autres apparatchiks de l’opposition vont suivre la marche que tracera Me Wade. Idrissa sur orbite. L’opposition se mobilise derrière Idrissa. Idrissa dans une dynamique de lancement. Ces titres font florès dans la presse quotidienne ! Mais il y a des gens qui ne l’entendent pas de cette oreille comme Malik Gackou et ses partisans. Comme on le dit en wolof, « tioucc day xam lékam* ». L’on insiste à dire que Gackou doit faire ses preuves et s’investir davantage. Idem pour Ousmane Sonko, Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall, Aïssata Tall Sall, Me Madické Niang, Cheikh Bamba Dièye, Serigne Mansour Sy Djami et certains jeunes de la trempe d’Aliou Sow et de la diaspora…En politique, l’on ne doit jamais pérorer sur la faiblesse d’un adversaire. Il est des temps où peut exister une faille et jaillit la lumière. En tous les cas, l’on se dirige dangereusement vers un rapprochement et une union sacrée derrière Idrissa Seck dans Manko taxawu Sénégal (MtS), la principale force de l’opposition.
Mais le peuple décidera du sort qui lui sera réservé et nous sommes loin d’être dans le secret des dieux. Mais celui qui cherche trouvera. Et quid de la France ? Elle n’a que ses intérêts à préserver et se pliera à la volonté du peuple. Mais bon qui de Macky Sall ou de l’opposition, le peuple choisira ? Qui n’a pas chien chasse avec chat. Et le dernier mot reviendra toujours au peuple souverain.
POUYE Ibra