Dakarmidi – Après son succès aux Nouvelles Zébrures dans le Limousin et au Festival d’Avignon, «Obsessions de lune», la pièce de théâtre écrite et mise en scène par Soeuf Elbadawi, se joue pendant deux jours (les 23 et 24 février à 20h30) à Alfortville en région parisienne. Sur scène, trois personnes : Soeuf Elbadawi, l’acteur et directeur du Théâtre Studio d’Alfortville, Christian Benedetti, accompagnés du guitariste malgache Rija Randrianivosoa.
« Pour ce qui est de l’île de Mayotte, les Comores sont une unité et il est naturel que leur sort soit un sort commun ». On reconnaît la voix… Obsessions de lune, la pièce écrite et jouée par Soeuf Elbadawi, débute par un discours de l’ex-président français Valéry Giscard d’Estaing ; et nous entrons de plain-pied dans l’histoire de la politique française aux Comores.
En effet, « c’est la tragédie du visa Balladur, explique à RFISoeuf Elbadawi. Il faut savoir que depuis 1995, les Comoriens sont empêchés de circuler dans une partie de leur archipel d’existence, c’est-à-dire Mayotte, et l’histoire du spectacle c’est un type qui raconte la mort d’un cousin et qui dit ‘On n’a pas pleuré, on n’a pas crié’, parce que, en fait, c’est beaucoup plus grave que ça. C’est un peuple qui est en train de s’éteindre ».
L’obligation d’un visa pour voyager entre la République des Comores et la 4ème île de l’archipel, le 101ème département français, Mayotte, est cause tous les ans de milliers de morts comoriens, noyés en tentant la traversée. Mais dans ces Obsessions de lune, qui mettent en scène l’auteur et son personnage, Soeuf Elbadawi confie aujourd’hui le rôle de l’auteur à un acteur français, se réservant celui du personnage.
Pourquoi ce parti-pris ? Soeuf Elbadawi poursuit: » parce qu’aujourd’hui nous sommes tous tributaires de cette histoire qui nous complique la vie. Je me suis dit : Et si cette histoire-là était juste le droit de retrouver une part d’humanité et pas du tout une histoire comorienne ? « Et à travers cette tragédie dont on ne parle pas, Obsessions de lune prend effectivement une dimension universelle.
La rédaction