Chef du Conseil militaire de transition (CMT), Mahamat Idriss Déby (au premier rang, à gauche sur la photo) occupe désormais, selon la charte publiée ce 21 avril, la fonction de président de la République. Le général, fils du défunt Idriss Déby Itno (IDI) dont le décès a été annoncé le 20 avril, est le nouvel homme fort de N’Djamena et ce, pour une durée de dix-huit mois, prorogeable une seule fois.
Taher Erda
C’est l’un des hommes de confiance d’Idriss Déby Itno. Taher Erda est surtout le directeur des renseignements militaires, un poste stratégique au moment où le maréchal des armées tchadiennes vient de décéder et où l’unité des soldats pourrait être remise en question. Ex-patron de la police, ancien chef d’état-major des armées, il avait rejoint IDI quand ce dernier était entré en rébellion contre Hissène Habré en 1989.
Ahmat Youssouf Mahamat Itno
Neveu d’Idriss Déby Itno, le directeur général de la police (nommé en février 2020) est un proche de Mahamat Idriss Déby, avec qui il a officié sur quelques théâtres d’opération (il a notamment combattu autour du lac Tchad). Ancien premier adjoint du chef d’état-major général des armées, passé par la direction des renseignements militaires, Ahmat Youssouf Mahamat Itno est le frère cadet d’Abakar Youssouf Itno.
Abakar Abdelkerim Daoud
Dernier chef d’état-major général des armées d’Idriss Déby Itno, cet officier zaghawa de 53 ans originaire du Wadi Fira a été aux côtés de l’ancien président tchadien dès l’époque de la rébellion contre Hissène Habré. Après avoir été l’un des hommes chargés de la protection d’Hassan Djamous, Abakar Abdelkerim Daoud a été le garde du corps du chef de l’État avant de s’élever peu à peu au sein de l’armée. Kirekeyno (« celui qui ne fuit pas », en zaghawa) a occupé le poste de chef de la sécurité présidentielle dès 1991 avant de diriger la garde présidentielle un an plus tard.
Souleyman Abakar Adoum
Dernier ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration d’Idriss Déby Itno, il a commandé le centre des opérations militaires du chef de l’État lors des événements de février 2008, alors que les rebelles étaient arrivés aux portes de la présidence. Souleyman Abakar Adoum a aussi occupé des postes de commandement à l’étranger, notamment en Centrafrique en 2014.
Mahamat Ismaïl Chaïbo
Cet ancien chef de l’Agence nationale de sécurité mais aussi des renseignements militaires dispose de l’un des meilleurs réseaux du pays. Actuel ministre de l’Administration du territoire, cet ancien conseiller d’IDI à la sécurité dispose à Paris d’un bon entregent à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, renseignements français).
Bichara Issa Djadallah
Dernier chef d’état-major particulier du défunt président, dont il a également été le conseiller à la sécurité et aux affaires militaires, il a par deux fois détenu le portefeuille de la Défense. Particulièrement important en raison de ses relations avec le Soudan, il est le cousin maternel de Mohamed Hamdan Dagolo, dit Hemetti, ex-leader des Djandjawids devenu vice-président du conseil militaire au pouvoir à Khartoum.
Oki Mahamat Yaya Dagache
Ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, il est le dernier conseiller à la défense et à la sécurité d’Idriss Déby Itno. Général de corps d’armée de longue date, il était l’un des principaux relais de l’ancien président dans la région du Tibesti, où le chef de l’État faisait régulièrement face à la fronde des notables locaux.
Mahamat Nour Abdelkerim
Ce Tama du Ouaddaï était depuis 2019 conseiller spécial d’Idriss Déby Itno. Membre de la rébellion d’IDI contre Hissène Habré en 1990, il a été nommé préfet de Biltine avant de se retourner contre IDI en 1994 au côté de son oncle, Mahamat Garfa, qui s’est lui rallié au régime en 2003. En s’appuyant sur ses connexions au Soudan, Mahamat Nour Abdelkerim a cependant continué la lutte en espérant concurrencer les autres rébellions, notamment celle des frères Erdimi.
Azem Bermandoa Agouna
Au premier rang, au centre sur la photo.
Pour tous les Tchadiens, il restera le militaire qui a annoncé au pays que le maréchal Idriss Déby Itno avait « rendu son dernier souffle », le 20 avril en fin de matinée.
Djimadoum Tiraina
Au premier rang, à la gauche de Azem Bermandoa Agouna.
Jusqu’au décès du président Idriss Déby Itno, ce général de division était ministre délégué à la Présidence, chargé des armées, des anciens combattants et des victimes de guerre. Intégré au Conseil militaire de transition, il y occupe la place de vice-président et devrait en être l’un des visages auprès des diplomates, auxquels il s’est adressé dans la soirée du 20 avril, après l’annonce du décès d’IDI.
« Le pouvoir sera rendu à un gouvernement civil à l’issue d’élections libres et démocratiques
Amine Ahmat Idriss
Ce général est un ancien de l’École des officiers interarmées, comme Mahamat Idriss Déby, dont il est proche – les deux hommes sont de la même génération. Amine Ahmat Idriss a également suivi une formation à Syzran, l’un des principaux centres de perfectionnement de pilotes d’hélicoptères militaires en Russie, avant de poursuivre ses classes d’officiers à l’École de guerre de Paris notamment.
Guiele Hemchi
Cet ancien conseiller administratif et financier au ministère de la Défense dispose de plusieurs atouts pour le CMT. Ayant exercé des postes de commandement au sein de la Force mixte Tchad-Soudan, il a conservé des relations chez le voisin soudanais.
Gamane Mokhtar
Officier doté d’une grande expérience, il a participé à la rébellion d’Idriss Déby Itno et à la fondation du Mouvement patriotique du salut (aujourd’hui au pouvoir).
Saleh Ben Haliki
Il est contrôleur général des armées depuis février dernier. Formé à l’École nationale d’administration et de magistrature (Enam, au Tchad) puis au Cours supérieur du commissariat et d’administration militaire de Montpellier, en France, il est considéré comme un technocrate au sein de l’armée, où il officie depuis plus de deux décennies.
Saleh Ben Haliki a notamment occupé le poste de directeur général de l’intendance militaire.