Elvira avait accusé l’islamologue genevois de viol. Mais ses dires sont démentis par l’enquête, affirme «Le Monde».
Elle est surnommée «Elvira». C’était la quatrième femme qui avait accusé Tariq Ramadan pour des faits présumés d’agression sexuelle commis en France. Mais son dossier semble s’effondrer, selon «Le Monde».
En août dernier, cette quinquagénaire du sud de la France a dit avoir été victime d’un «viol en réunion» perpétré le 23 mai 2014 alors qu’elle travaillait comme journaliste radio. Selon ses dires, l’islamologue genevois et un second homme, membre de son équipe, avaient abusé d’elle avec une «violence inouïe» dans la chambre d’un hôtel lyonnais.
Contredite par les investigations
Mais jeudi dernier, «Le Monde» avançait que «sa version des faits est contredite par les investigations». «Les informations recueillies par la brigade criminelle de Paris ne confortent en rien les éléments avancés», est-il souligné.
Selon le quotidien français, les enquêteurs n’ont pas trouvé trace des échanges prétendus avec l’islamologue sur son téléphone et les analyses de ses appels ne corroborent pas son récit. Il semble aussi qu’elle n’a en fait jamais été journaliste et «Le Monde» précise que son passé comporte des condamnations pour des faits d’escroquerie ou de dénonciations calomnieuses.
Trois convocations manquées
Plus troublant, la plaignante ne se rend pas aux convocations des enquêteurs. Par trois fois, entre décembre et janvier, elle a fait faux bond aux policiers ou au juge. «Après maintes tergiversations, elle déclarait qu’elle ne souhaitait plus parler de cette affaire et envisageait même de retirer sa plainte», ont résumé des policiers dans un procès-verbal, écrit le quotidien, pour qui cette «plainte, ressemble fort, désormais, à une impasse».
Cet article a fait réagit un des deux avocats de la plaignante dans «Var-Matin». Samedi, maître Philippe Soussi a confirmé que sa cliente ne s’est pas rendue aux trois convocations. Ni à une quatrième, prévue avec un expert psychiatre. Le quotidien note qu’Elvira maintiendrait sa version des faits mais, «épuisée par une affaire qui la mine», elle envisage «de retirer sa plainte».
L’avocat jette l’éponge
«La plaignante ne met pas ses avocats en situation d’assurer la défense de ses intérêts. Et en ce qui me concerne j’ai donc pris la décision de ne plus intervenir dans cette procédure», a également tranché Philippe Soussi. En clair, il jette l’éponge pour ce dossier.
Précisons que le théologien suisse de 57 ans est pour l’instant mis en examen pour viols. Comme présumé innocent. «Plus de 138 articles et autres couvertures médiatiques ont annoncé cette 4e plainte à travers le monde! Aujourd’hui, un seul journal, «Le Monde», repris par aucun autre journal, révèle qu’il s’agit de mensonges», a-t-il réagi sur sa page Facebook.
R.M.