Selon Emmanuel Macron, l’agenda des groupes jihadistes affiliés à Al Qaïda et à l’État islamique dépasse le Mali.« En effet, l’Agenda du RVIM (Rassemblement pour la victoire de l’Islam et des musulmans), affilié à Al Qaida et de l’Eigs ce n’est pas seulement de frapper Kidal ou Bamako; mais c’est de frapper plus loin; demain Abidjan, Dakar, d’autres horizons et de continuer à prospérer », a alerté le chef de l’État français qui faisait le bilan des recommandations du sommet de Pau tenu l’année dernière.
Le 1er février dernier, le chef du renseignement extérieur français, Bernard Emié révélait le projet d’extension du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans dans le Golfe de Guinée. Le lendemain, des experts onusiens faisaient état, dans un rapport public, de la présence au Sénégal « d’éléments du même groupe, soutenus par des influenceurs islamistes radicaux, le long de la route de Kayes à Kaffrine, à Bakel, dans la réserve du Ferlo et dans la zone d’extraction aurifère de Saraya ».
On ne peut pas dire que ces alertes ne sont prises au sérieux par l’État du Sénégal. Pour preuve, quelques jours avant la divulgation de cette note d’information destinée au Conseil de sécurité des Nations Unies, la gendarmerie a procédé à l’arrestation à Kidira, dans l’est du Sénégal, d’un groupe de quatre personnes supposés entretenir des liens avec la Katiba du Macina.
Surveillés pendant deux ans, les mis en cause soupçonnés de recruter pour le Front de Libération du Macina dirigé par Amadou Kouffa, ont été transportés à Dakar et écroués pour association de malfaiteurs, apologie du terrorisme et actes d’appui au terrorisme.