Dakarmidi – Selon Médecins sans frontières (MSF), près de 2600 personnes ont subi des violences sexuelles entre mai 2017 et septembre 2018 dans la ville de Kananga dans la province du Kasaï central en RDC. Et les récits de victimes sont aussi bien attristants que choquants.
Un témoignage susceptible de faire couler les larmes par flots ininterrompus. « J’étais à la maison et des hommes armés sont venus pour tuer mon mari. Ils l’ont décapité et ont pillé tous nos biens. J’ai été violée chez moi, à côté de son cadavre, en présence de mes enfants. C’était l’année passée, pendant le conflit. J’avais cinq enfants. Ils en ont tué trois. Je suis restée seulement avec deux. Ils ont violé mes trois filles aînées et ensuite les ont tuées ».
Ce récit, comme bien d’autres recueillis par le site congolais « actualite.cd », semble résumer l’extraordinaire cynisme avec lequel des femmes de la ville de Kananga dans la province du Kasaï central ont été traitées entre mai 2017 et septembre 2018 par des hommes en armes.
Mais, pas seulement les femmes. Des hommes subissent aussi cet ignoble traitement de ces desperados. En effet, parmi les 2600 personnes soignées par Médecins sans frontières (MSF), il y avait 32 hommes, 162 enfants de moins de 15 ans et 22 de moins de 5 ans.
« Ces chiffres témoignent d’un haut niveau de violence qui a persisté au Kasaï Central sur la dernière année. Les témoignages bouleversants que nous entendons tous les jours racontent des vies brisées et des communautés déchirées pour qui il reste difficile de se reconstruire et aller de l’avant », explique Karel Janssens, chef de mission pour MSF en RDC.
Si l’ONG humanitaire ne s’est prononcée sur l’identité de ces hommes armés, les provinces du Kasaï sont depuis près de deux ans, théâtre de terribles combats entre force publique de RDC appuyée par la milice « Bana Mura » d’un côté et le groupe armé Kamuina Nsapu, dont le chef Jean-Prince Mpandi fut tué le 12 août 2016 par l’armée.
Représailles, bavures, règlements de comptes, …. Depuis le début de ces combats, la note est plus que salée pour les populations civiles. Plus de 3000 morts, plus de 1,5 millions de déplacés et plus de 770.000 enfants souffrant de famine, révélait en mai dernier l’UNICEF cité par la Deutsche Welle.
C’est aussi pendant cette guerre que l’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalan, deux experts de l’ONU ont été tuées en mars 2017 près du village Bunkonde dans la province dans du Kasaï central, alors qu’ils étaient partis pour recueillir des informations inhérentes à ce conflit.
En juin dernier, trois autres experts onusiens ayant mené des enquêtes pendant un an, rendaient public un rapport faisant état entre autres, de « crimes de guerre » et de « crimes contre l’humanité ».
Africanews
La rédaction