Dakarmidi – Six journalistes turcs, dont les renommés Ahmet et Mehmet Altan et Nazli Ilicak, ont été condamnés vendredi à la prison à vie en raison de liens supposés avec la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016.
Reporters Sans Frontières (RSF) parle d’un « jour noir ». Un tribunal turc a condamné vendredi 16 février à la prison à vie six journalistes accusés de liens avec le putsch manqué du 15 juillet 2016, a rapporté l’agence de presse étatique Anadolu.
Les frères Ahmet et Mehmet Altan et la journaliste Nazli Ilicak, qui nient toute implication dans le putsch avorté, ont été condamnés avec trois autres co-accusés à la prison à perpétuité dans le cadre de ce procès critiqué par les défenseurs de la liberté de la presse, a indiqué Anadolu.
es six accusés ont été reconnus coupables notamment de « tentative de renversement de l’ordre constitutionnel », en référence à la tentative de putsch qui a secoué la Turquie dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, a précisé Anadolu.
Les frères Altan et Nazli Ilicak ont toujours clamé leur innocence dans cette affaire, rejetant des accusations « absurdes ».
Accusés d’envoyer des messages « subliminaux »
Ils étaient notamment accusés d’avoir envoyé des « messages subliminaux » lors d’une émission retransmise en direct à la télévision à la veille du putsch manqué.
Le mois dernier, un tribunal turc avait refusé de libérer Mehmet Altan malgré un arrêt de la Cour constitutionnelle estimant que son incarcération était une « violation » de ses droits.
Âgé de 65 ans, Mehmet Altan est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la politique. Il a été arrêté en septembre 2016 avec son frère Ahmet, un romancier et journaliste âgé de 67 ans qui a notamment fondé le journal d’opposition Taraf.
Nazli Ilicak, journaliste et écrivaine de 73 ans qui a travaillé jusqu’en 2013 pour le grand quotidien pro-gouvernemental Sabah, est en détention depuis fin juillet 2016.
Les trois autres personnes condamnées vendredi sont l’ancien directeur du marketing du quotidien Zaman, Yakup Simsek, l’instructeur de l’académie de police Sükrü Tugrul Özsengül et le graphiste de Zaman Fevzi Yazici.
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La tentative de coup d’État a été imputée par Ankara au prédicateur Fethullah Gülen, installé aux États-Unis et qui dément toute implication.
Depuis, le gouvernement a lancé des purges sans précédent qui, au-delà des partisans présumés de Fethullah Gülen, ont touché des opposants politiques du président Recep Tayyip Erdogan et des médias. Plus de 50 000 personnes ont été arrêtées et plus de 140 000 limogées ou suspendues.
Source: France24