Si les résultats de l’affrontement entre Joe Biden et Donald Trump ont commencé à tomber à la fermeture des premiers bureaux de vote à 19h00 (1h00 mercredi matin en France), les chaînes d’informations ont commencé à tourner en rond peu après minuit.
Et pour cause, une dizaine d’États n’avaient pas dépouillé assez de bulletins pour qu’il soit possible d’estimer solidement qui du républicain ou du démocrate était en tête.
Une situation dont Trump a profité pour revendiquer vers 02h30 locales avoir “gagné” la présidentielle. “Honnêtement, nous avons gagné l’élection”, a déclaré le président en évoquant une “fraude” et une “honte”, et assurant qu’il entendait saisir la Cour suprême.
Avec 100 grands électeurs -sur 538- toujours dans la balance, le scrutin était plus serré que jamais lors de l’allocution de Trump, qui venait de gagner quelques instants avant la Floride et le Texas qui lui étaient vitaux. Les deux candidats étaient quasiment à égale distance de la victoire, comme vous
L’issue de l’élection devrait donc se jouer dans les États du Midwest, le centre du pays, et plus particulièrement dans le Michigan, la Pennsylvanie et le Wisconsin. La Caroline du Nord et la Géorgie, actuellement sur le fil entre les deux candidats, elles aussi pourraient changer le cours de l’élection.
Mais la conclusion n’est pas partie pour arriver de si tôt. Même au réveil mercredi 4 novembre, les Américains pourraient en effet ne pas savoir qui de Trump ou Biden sera dans le Bureau ovale dans deux mois. La chaîne Fox News a d’ailleurs prévenu ses téléspectateurs de ne pas attendre de projections pour ces régions et pour le Nevada dans la nuit.
Règles de dépouillement
Une fin de dépouillement qui s’étire de façon inédite à cause de deux facteurs. D’une part, l’importance du vote anticipé et par correspondance cette année pour faire face à l’épidémie liée au Covid-19, et de l’autre, les règles strictes imposées dans ces États autour du dépouillement.
Contrairement à des régions comme la Floride qui compte les bulletins reçus par courrier bien avant l’élection pour fournir des résultats (habituellement) rapidement, Michigan, Pennsylvanie et Wisconsin n’ont pas pu s’y prendre à l’avance.
Non, pour ces États, obligation d’attendre au minimum ce mardi matin pour ouvrir les bulletins alors qu’ils s’entassaient par millions depuis plusieurs jours déjà. En Pennsylvanie le gouverneur a tenté de faire assouplir la règle vu les circonstances liées au coronavirus et l’afflux de votes par courrier, mais rien n’y a fait. Certains comtés de l’État seront même tenus d’attendre mercredi matin pour ouvrir les enveloppes.
“Pour vous donner une idée d’où on en est sur le dépouillement des votes par correspondance dans les États-clés: 25% sont traités en Pennsylvanie, 20% dans le Michigan, 0% dans le Wisconsin”, détaillait vers 01h00 une journaliste de la chaîne ABC.
“Gardez la foi, nous allons gagner!” a voulu rassurer Joe Biden, qui s’est exprimé dans la nuit devant des partisans réunis en “drive-in” dans le Delaware. “Nous pensons que nous sommes en bonne voie de gagner cette élection”, a-t-il déclaré sous les klaxons avant de saluer la “patience” des électeurs et qu’il faudrait attendre le temps nécessaire pour y voir plus clair.
Une pique à Donald Trump qui menaçait ces derniers jours de ne pas vouloir attendre les résultats au-delà de mardi. Lui aussi a d’ailleurs dans la foulée prédit sa “grande victoire”… avant d’accuser les démocrates “d’essayer de voler l’élection”, s’est-il agacé sur Twitter qui a immédiatement signalé son message comme “trompeur”.