Dakarmidi – La Sierra Leone s’apprête à vivre mercredi, 7 Mars 2018, des élections présidentielle et législatives avec l’espoir d’entamer enfin son décollage économique, entravé par une épidémie d’Ebola et une corruption toujours endémique.
Selon Tv5monde, 3,1 millions d’électeurs sont appelés à choisir, parmi 16 candidats dont deux femmes, le successeur du président Ernest Bai Koroma, qui ne peut plus se représenter après 10 ans de pouvoir. Ils devront également élire les 132 députés de ce petit pays anglophone d’Afrique de l’Ouest, dont le sol regorge de diamants mais qui reste l’un des plus pauvres au monde.
Le président sortant laisse un pays miné par l’inflation, le prix du riz a quintuplé pendant son mandat, une dette publique en hausse et un taux de chômage des jeunes « identique, voire pire » qu’à son arrivée, souligne l’analyste politique Lansana Gberie.
Pour cette quatrième présidentielle depuis la fin de la guerre civile (120.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés entre 1991 2002), la victoire devrait à nouveau se jouer entre les deux partis qui dominent traditionnellement la vie politique.Un tête-à-tête qui oppose le Congrès de tout le Peuple (APC, actuellement au pouvoir) au Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP) et dont les résultats sont attendus dans les jours suivant le scrutin.
L’APC a désigné comme candidat l’ancien ministre des Affaires étrangères Samura Kamara, un économiste de 66 ans qui gravite dans les coulisses du pouvoir depuis les années 1990, y compris quand le pays était dirigé par des juntes militaires, mais peu connu du grand public. Le SLPP a pour sa part choisi Julius Maada Bio, 53 ans, déjà candidat en 2012. Ce militaire de formation avait pris le pouvoir en janvier 1996 en évinçant le chef de la junte, le capitaine Valentine Strasser. Trois mois plus tard, il avait rétabli le multipartisme et s’était effacé
L’interdiction de la circulation le jour du scrutin, à l’exception des véhicules officiels, fait un grand polémique.Pour le pouvoir, il s’agit d’éviter que des gens « circulent avec des machettes » et perturbent le processus électoral », selon M. Koroma. Le SLPP voit dans cette mesure une grave « atteinte à la liberté de mouvement ».
La rédaction