Dakarmidi – Emmanuel Macron a jugé « ridicule » la polémique à propos de sa boutade visant son homologue burkinabè.
Sa plaisanterie sur son homologue burkinabè a fait parler. Emmanuel Macron juge la polémique «ridicule». Interrogé mercredi soir sur le sujet, le chef de l’Etat français a répondu à France 24/RFI: «Nous plaisantons ! Cela l’a fait rire, tout ça est ridicule ! Le rire est une relation d’égal à égal».
Mardi, lors d’un discours de près de deux heures à l’université de Ouagadougou, devant 800 étudiants, Emmanuel Macron s’est prêté aux questions-réponses, en présence du dirigeant du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Interrogé sur les coupures d’électricité qui affectent la climatisation de l’université, il avait répliqué à une étudiante : «Mais moi je ne veux pas m’occuper de l’électricité (…), c’est le travail du président du Burkina Faso!». C’est alors que Roch Marc Christian Kaboré s’était levé et avait quitté la salle quelques minutes. «Du coup il s’en va… Reste là !», lui a enjoint Emmanuel Macron, avant se lancer à l’assistance : «Du coup il est parti réparer la climatisation!».
Il serait « étrange de considérer qu’on ne peut pas faire d’humour avec un dirigeant africain »
Plusieurs médias s’étaient étonnés mercredi de ses remarques. Nicolas Bay et Nicolas Dupont-Aignan avaient critiqué l’attitude du chef de l’Etat, «assez scandaleuse» selon le vice-président du FN, «à la limite du racisme» pour le président de Debout La France. La raison pour laquelle Roch Marc Christian Kaboré s’était levé, juste au moment où Emmanuel Macron se tournait vers lui pour le prendre à partie, a également suscité quelques interrogations. Son conseiller Thierry Hot avait alors tweeté dans la foulée: «pour ceux qui n’ont pas eu la bonne information, pendant le discours d’Emmanuel Macron le président Kaboré s’était éclipsé juste pour une petite pause technique avant de revenir dans l’amphi»
Pour Emmanuel Macron, «considérer qu’on ne peut pas faire de l’humour avec un dirigeant africain, ce serait étrange. J’en fais avec des dirigeants européens, je considère le président Kaboré de la même façon», a-t-il poursuivi lors d’une point de presse à Abidjan en marge du sommet Europe-Afrique.
Le président burkinabé «était très heureux de l’échange que nous avons eu avec les étudiants, très heureux de la relation que nous avons, et je peux vous dire, choqué par rien», a-t-il précisé, défendant «la relation d’humour, la franchise, le caractère direct de la discussion, inédite».