Macky Sall est dans la capitale française cette semaine pour assister au sommet sur le financement des économies africaines ce Mardi. Une rencontre qui répond, selon le président Emmanuel Macron, par ailleurs initiateur de ce sommet, à une priorité qui a été identifiée dès le début de la pandémie de Covid-19.
Le chef de l’Etat sénégalais présent à ce sommet de même que son homologue de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a d’abord magnifié au nom du continent africain, cette initiative du président Français Emmanuel Macron. Face à la presse, Macky Sall a estimé qu’il y a eu un changement de paradigmes.
« On a habitué l’Afrique a lui concevoir des projets et à les lui imposer. Nous sommes aujourd’hui dans une co-construction. Et c’est cela la nouveauté. Je pense que donc il y’a de l’espoir car nous connaissons mieux que quiconque nos problèmes, nos difficultés » rappelle le président Macky Sall devant le locataire du palais de l’Elysée. D’ailleurs, le changement de mentalité, selon le président Macky Sall est très important dans ce contexte où la relance doit être une réalité.
« Il est important de noter ce changement de mentalité au niveau des pays développés, les pays du G20 et du G7. C’est-à-dire de comprendre que nous avons une responsabilité commune et que vacciner ses propres populations pour les pays industrialisés ne leur garantit absolument pas la sécurité sanitaire. Il est donc évident, selon le président de la république Macky Sall que si les africains seront à 2%, ou 3% de vaccinés, il se développera sur le continent africain, des variants extrêmement résistants et qui remettront en cause, bien évidemment, l’efficacité de ces vaccins-là » dira le président Macky Sall devant la presse internationale.
En termes plus clairs, le président estime que « tant qu’il y’a une circulation du virus quelque part sur la planète, elle n’est pas en sécurité. Heureusement que cette prise de conscience, s’est non seulement manifestée avec le président Macron, mais également sur l’ensemble des acteurs du G20. Nous devons tambour battant, faire en sorte que dans les prochains rendez-vous, que les mesures arrêtées soient réellement mises en œuvre » proposera t’il.
Toujours dans le même registre, le président estime qu’il faut changer le cadre dans lequel les pays africains évoluent depuis toujours, car, renchérit-il. : « c’est un corsée qui ne tient plus car, le contexte a bien prouvé qu’il n’est plus adapté ». Le président sénégalais estime dès lors, qu’il faut plus de dépenses publiques, d’abord, pour des raisons médicales, la résilience sanitaire, il faut acheter des vaccins, il faut aussi, que malgré l’initiative Covax, qui est d’abord à saluer, que les pays puissent se procurer leurs propres vaccins à travers d’autres mécanismes qui seront mises en place compte tenu de tout ce qui a été discuté au cours de ce sommet.
Par ailleurs, le président Macky Sall rappelle l’importance pour les pays africains de produire leurs propres vaccins. « Je suis heureux d’abord de constater, que depuis plusieurs mois, j’ai moi-même personnellement fait des rencontres à Bruxelles. Nous avons rencontré la BM, l’AFD etc. Tout le monde était favorable et mobilisé pour que l’Afrique puisse produire ses vaccins et cela veut dire simplement qu’il faut lever les contraintes qui s’opposent à la production de vaccins sur le continent » ajoute le président Macky Sall.
Concernant les droits de tirages spéciaux, le président de la république du Sénégal estime que, de la même manière que le président Macron l’a reconnu, 33 milliards pour 55 pays, 1 milliards 200 mille habitants, « c’est une goutte d’eau ». Il est vrai que c’est la part qui revient aux pays africains de par le mécanisme qui avait été mise en place depuis longtemps. Toutefois, le plaidoyer pour l’affectation et la mobilisation des 100 milliards de dollars qui devront permettre l’acquisition des vaccins qui est même une urgence mais également d’assurer le financement sur la relance économique. Cette somme, à travers des mécanismes convenus, peut assurer le financement de la relance, restructurer et alléger la dette commerciale qui est pour le président Macky Sall très importante. « Il faut trouver le mécanisme idéal pour l’Afrique. Comme l’Europe l’a fait, les Etats-Unis, la Chine ou d’autres pays, il faut que l’Afrique bénéficie de son propre mécanisme Africain qu’elle va co-construire avec les partenaires Européens, mais également les pays du G20 afin d’assurer la relance sur le continent » conclut-le chef de l’Etat, Macky Sall.