Dakarmidi – Un incendie dans un camp de déplacés ayant fui les violences du groupe jihadiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria a fait fait 5 morts, lundi 26 mars 2018, selon des sources militaires et civiles.
L’incendie s’est déclaré dans le camp de déplacés de Rann, qui accueille quelque 55.000 personnes, à 175 kilomètres à l’est de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno. « Il y a eu un départ de feu ce matin (lundi 26 mars 2018) dans le camp de déplacés, qui a fait cinq morts, trois femmes et deux enfants », a déclaré à l’AFP un officier de l’armée nigériane sous couvert de l’anonymat.
Plusieurs personnes souffrent de brûlures et quelque 200 tentes ont été détruites par le feu, selon cette source. L’origine de l’incendie « reste inconnue ». Selon un membre d’une milice civile engagée dans la lutte contre Boko Haram, qui a donné un bilan similaire, il s’agit d’un incendie accidentel. « L’incendie a démarré alors que les habitants du camp préparaient le petit-déjeuner en plein air, la brise du matin a fait voler des braises vers les abris », a déclaré Kaka Ari.
Rann, située près de la frontière avec le Cameroun, est particulièrement vulnérable face aux attaques incessantes du groupe jihadiste dans la région et dépend essentiellement de l’aide humanitaire. Le 1er mars, des combattants de Boko Haram lourdement armés ont attaqué une base militaire dans cette ville extrêmement reculée et difficile d’accès, où se sont réfugiées 80.000 personnes déplacées par le conflit.
Huit membres des forces de sécurité ont été tués dans cette attaque ainsi que trois employés nigérians de l’Unicef et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), conduisant les organisations humanitaires à suspendre leurs opérations pendant près de trois semaines.
D’après Tv5monde, en janvier 2017, une frappe aérienne de l’armée nigériane visant des insurgés avait atteint accidentellement le camp, tuant au moins 112 personnes pendant une distribution de nourriture. Le conflit, qui a fait 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009, s’enlise toujours dans le Nord-Est. Bien que le groupe jihadiste ne détienne plus de larges territoires comme ce fut le cas en 2014-2015, une grande partie des routes et de nombreuses zones restent totalement inaccessibles.
La rédaction