C’était déjà sous le feu des critiques de l’aile la plus à droite de son gouvernement – y compris de membres de son propre parti – que Benyamin Netanyahu avait décidé hier soir de suspendre cet accord, à peine plus de six heures après l’avoir annoncé. Et c’est encore sous la pression de ces mêmes partenaires de coalition qu’il a décidé d’annuler entièrement ce compromis négocié avec le HCR. Ce mardi matin, le ministre de l’Education, chef du parti nationaliste religieux Le Foyer Juif, réclamait l’abandon total de ce projet.
Après une rencontre avec les représentants des résidents du Sud de Tel Aviv opposés à la présence des Erythréens et Soudanais dans leurs quartiers, le Premier ministre a finalement cédé totalement à ces revendications. Lui qui est mis en cause dans plusieurs affaires de corruption et qui risque une mise en examen est affaibli politiquement. Il ne peut se permettre de froisser une partie de son électorat
Un revirement que Benyamin Netanyahu justifie sur son compte Facebook: « chaque année, je dois prendre des milliers de décisions pour l’Etat et les citoyens d’Israël. De temps en temps, une décision doit être repensée», écrit-il. Mais le Premier ministre est désormais sous le feu des critiques de son opposition qui voit dans son revirement une faiblesse et une incapacité à prendre des décisions importantes.
Que vont devenir ces migrants ?
Ce recul du Premier ministre est un retour en arrière. Benyamin Netanyahu enterre ce plan qui prévoyait le départ de plus de 16.000 de ces migrants vers des pays occidentaux. Mais il reconnaissait lui-même hier que le plan précédent qui visait à expulser vers des pays tiers en Afrique ces ressortissants érythréens et soudanais ne pouvait être mené. Il accusait une organisation juive et l’Union européenne d’avoir fait pression sur le Rwanda pour qu’il dénonce l’accord conclu avec le gouvernement israélien.
Et en désignant nommément le Rwanda, qui a toujours réfuté être impliqué dans ces projets israéliens, Benyamin Netanyahu s’est attiré les foudres de Kigali. Un officiel rwandais assurait à la radio nationale israélienne ce matin qu’ils « répondront prochainement à ces affirmations ». Toute expulsion vers le Rwanda semble donc plus que jamais compromise.
RFI