La présidente de la Fondation PhosBoucraa, une filiale de l’Office chérifien des phosphates (OCP), Hajbouha Zoubeir, a relevé l’apport de la recherche et de l’innovation en faveur de solutions durables à la salinisation des terres et à l’utilisation de l’eau saumâtre dans les régions désertiques.
‘’La fondation travaille sur les spécificités territoriales du sud et le développement d’écosystèmes au niveau des rosies régions de sud du Maroc qui constituent plus de 53% du territoire national’’, a expliqué, Mme Zoubeir.
Elle intervenait vendredi, en marge de l’ouverture du 1er forum mondial sur l’agriculture bio-saline, à Boucraa, dans la province de Laayoune, avec la participation de plusieurs experts dans ce domaine.
Deux activités, notamment le développement humain et celui des sols, marquent l’intervention de cette fondation dans la zone sud du pays. ‘’Après avoir découvert une salinité très élevée au niveau des régions du sud, nous avons introduit 19 espèces tolérantes en vue d’identifier celles qui sont les plus adaptées et leur degré de résistance mais, ne nuisant pas à l’écosystème naturel’’ a-t-elle fait remarquer.
Pour la fondation, la recherche et l’innovation sont une composante déterminante pour faire face aux défis. ‘’Nous avons introduit la recherche dans les sols et l’eau, une carte de salinité, une station de dessalement, un certain nombre d’outils très développés’’, a dit la présidente.
Indiquant que la carte de salinité a permis d’identifier tous les types de sols de la région, elle a souligné que ‘’tout cela va permettre de développer des smart pour les agriculteurs’’.
De ce point de vue, le forum est présenté comme une opportunité pour partager ce qui se passe et s’ouvrir sur ce qui se fait à travers le monde, développer des réseaux et produire des documents scientifiques pour donner des horizons aux producteurs.
De plus, une solution smart est en train d’être développée pour trouver des solutions à la problématique de la gestion des terres au quotidien.
A cela, s’ajoute, un autre projet innovant de la culture de quinoa qui a été introduit par les épouses des agriculteurs. ‘’Aujourd’hui, au niveau du terroir, nous avons l’innovation locale qui est la production de couscous à base de cette céréale par les femmes de ces agriculteurs locaux’’, a-t-elle évoqué, en guise d’exemple.
Pour Hajbouha Zoubeir, un investissement s’est déjà transformé en actions concrètes en quatre années, notamment une introduction, à grande échelle, de plusieurs espèces végétales et un projet de valorisation, source de revenus de près de 30 femmes de la commune de Foum El Oued.
Dans cette commune, des périmètres de cultures fourragères et céréalières sont en train d’être expérimentés dans des champs d’essai avec l’appui de partenaires comme l’institut national de recherche agronome (INRA).
Ces produits, a-t-elle noté, sont en train d’être ‘’externalisés en vue de mieux partager les expériences de notre pays’’.
En perspective, la fondation compte améliorer les espèces existantes et introduire d’autres espèces adaptées à ce type de sol. Elle projette aussi de développer des projets intégrés, soit pour le bétail ou l’alimentation pour ainsi améliorer la productivité au sud du pays et exploiter d’autres périmètres cultivables.
‘’L’expérience est ouverte pour tous les pays de l’Afrique subsaharienne et à d’autres régions du monde’’, a indiqué la présidente de la fondation PhosBoucraa.
APS