Dakarmidi – Le premier tour de l’élection présidentielle du Mali est prévu pour le 29 Juillet 2018. Mais la paix se fait toujours attendre. Dans le nord et le centre du pays, les groupes djihadistes mènent des attaques régulières, alors que l’Etat tarde à se redéployer
D’aprés Lemonde, ancien ministre de la décentralisation et des collectivités territoriales et secrétaire général de la présidence, Ousmane Sy est considéré comme l’un des premiers artisans de la décentralisation au Mali. Il livre son point de vue sur les retards dans la mise en œuvre de l’accord de paix d’Alger et sur la situation sécuritaire du pays.
Selon lui, le grand problème de cet accord, c’est le manque d’appropriation politique. Après sa signature, ceux qui devaient l’assumer politiquement se sont défaussés pour des raisons diverses. Donc la principale difficulté qui bloque l’accord est l’absence de prise en charge politique.
Sur les attaquent djihadistes, M.Sy pense: « Si les djihadistes existent et arrivent à avoir l’oreille des populations, c’est parce que l’Etat est rejeté. La meilleure façon de combattre cela, c’est de reconquérir le cœur des communautés. Et cela ne peut être fait que par un Etat différent de l’actuel dans sa conception, dans ses pratiques et même dans son existence ».
Cependant par rapport à la situation actuelle du pays, le ministre de la décentralisation, en fait une petite analyse. « En 2018, on est en train d’aller à une élection dans un pays où les conditions sont pires qu’en 2013. Aujourd’hui, les cercles où les conditions de réalisation du scrutin sont réunies en termes de logistique, de maîtrise du territoire par l’administration, pour que les gens puissent battre campagne et acheminer le matériel électoral, sont moindres. Or la réussite d’une élection dépend aussi de 60 % à 70 % de la logistique.
A défaut d’élection, Ousmane Sy conseil au président d’aller à la rencontre des gens, les écouter, les convaincre, sortir des clivages artificiels entre majorité et opposition. « La conquête du pouvoir n’est possible que s’il y’a un pays ».
La redaction