ceci peu après un attentat au couteau à Nice. Trois personnes ont été tuées jeudi, dont au moins une égorgée, dans une église de Nice lors d’une attaque considérée par les autorités françaises comme terroriste.
Peu après, celui qui fut premier ministre de Malaisie, pays à majorité musulmane, jusqu’à la chute de son gouvernement en février, a posté sur son compte Twitter des propos incendiaires. Se référant à la décapitation le 16 octobre d’un enseignant français qui avait montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves, dans le cadre de son enseignement, Mahathir Mohamad a déclaré qu’il n’approuvait pas l’attentat mais que la liberté d’expression n’incluait pas « les insultes à l’égard d’autrui ». « Quelle que soit la religion mise en cause, les gens qui sont en colère tuent », a affirmé l’ex-premier ministre, âgé de 95 ans, auteur dans le passé de déclarations controversées sur les juifs et les homosexuels. « Au cours de leur histoire, les Français ont tué des millions de gens. Beaucoup étaient musulmans. Les musulmans ont le droit d’être en colère et de tuer des millions de Français pour les massacres du passé », a-t-il ajouté.
Mahathir Mohamad, qui a occupé à deux reprises le fauteuil de premier ministre pendant une durée cumulée de 24 ans, a jugé que le président français Emmanuel Macron était « très primitif ». « Les Français devraient enseigner à leurs citoyens le respect des sentiments d’autrui. Puisqu’on accuse tous les musulmans et la religion des musulmans pour ce qu’une personne en colère a fait, les musulmans ont le droit de punir les Français », a-t-il poursuivi. « Le boycott ne peut pas compenser les méfaits commis par les Français toutes ces années ».
Twitter a finalement retiré le message de l’ex-Premier ministre malaisien dans la journée, après que la France a réclamé la suspension pure et simple du compte.
Il n’a fait aucune référence à l’attaque de Nice, commise selon une source française proche de l’enquête au cri d’« Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand », en arabe).
Après la décapitation de l’enseignant français, Samuel Paty, par un jeune de 18 ans Russe tchétchène, Emmanuel Macron a promis que la France ne renoncerait pas aux caricatures, au nom de la liberté d’expression. Ses propos ont entraîné dans plusieurs pays musulmans de vives tensions, allant de manifestations massives jusqu’au boycott de produits français.