Après le tollé qu’avait soulevé les images de vente de migrants en Lybie, les autorités libyennes avaient promis des sanctions et plus de vigilance sur le sort des noirs voulant rejoindre l’Europe.
Un groupe armé loyal au gouvernement d’union nationale dirigé par Fayez al-Sarraj, a annoncé ce mercredi 24 janvier, sur sa page Facebook, l’arrestation d’une bande accusée d’avoir enlevé et torturé des migrants soudanais à Qaddahiya, près de Syrte, à 450 km à l’est de la capitale Tripoli.
L’interpellation fait suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une nouvelle vidéo montrant des scènes de tortures insoutenables contre des migrants africains. Les images montrent des migrants sévèrement brûlés par leurs ravisseurs, qui réclamaient des rançons à leur famille. Les huit personnes séquestrées ont été libérées, a précisé le groupe armé.
« Il s’agit d’une bande composée de cinq Libyens et d’un Palestinien […] qui ont torturé huit migrants qui sont actuellement soignés à l’hôpital Ibn Sina » à Syrte, détaille le communiqué diffusé par ce groupe sur Facebook.
Plus de 3 000 morts en 2017
La diffusion le 14 novembre d’un documentaire choc de la chaîne de télévision américaine CNN, qui a démontré l’existence d’un marché aux esclaves près de Tripoli, avait causé l’indignation de la communauté internationale et ravivé les critiques sur la situation des migrants dans ce pays.
En 2017, au moins 3 116 migrants sont morts en tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, dont 2 833 au large de la Libye, selon un décompte de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
L’Italie, soutenue par l’UE, a conclu l’été dernier un accord polémique avec les forces libyennes, visant à empêcher les migrants de prendre la mer et intercepter les bateaux prenant la route de l’Europe, notamment en formant les gardes-côtes libyens.
La Libye, où des autorités rivales ainsi que de nombreuses milices, se disputent le pouvoir, a sombré dans le chaos après la chute du régime de Mouammar Kadhafien octobre 2011.