Dakarmidi – Sans trains, autobus ou taxis, Buenos Aires était quasiment déserte. Seules circulaient des voitures particulières. Les écoles publiques étaient fermées et la plupart des Argentins ne se sont pas rendus au travail.
Le mouvement, qui a débuté lundi à minuit, a neutralisé aussi le trafic aérien. Tous les vols intérieurs ont été annulés comme les vols internationaux à l’arrivée ou au départ de Buenos Aires et des autres aéroports du pays. L’activité devait reprendre mardi.
La Confédération générale des travailleurs (CGT, principale centrale syndicale) s’est bornée à appeler à la grève, mais des groupes plus radicaux ont organisé des manifestations pour couper l’accès à la capitale où des centaines de membres des forces de l’ordre ont été déployés.
Grève « la plus importante des huit dernières années »
Les organisateurs protestent contre la politique de rigueur du gouvernement de centre droit, dans un contexte de ralentissement de l’économie et d’inflation de plus de 20 % qui plombe le pouvoir d’achat. A cela s’ajoute un accord avec le FMI – mal vu de la population qui le rend responsable de la dégradation de l’économie depuis 17 ans – pour un prêt de 50 milliards de dollars, synonyme de nouveaux sacrifices en perspective.
Selon le dirigeant de la CGT, Juan Carlos Schmid, c’est la grève « la plus importante des huit dernières années ». Les revendications portent avant tout sur les salaires. La hausse des prix sur les 12 derniers mois est de 26 % et l’inflation annuelle pourrait atteindre 30 % en 2018. Les syndicats demandent la réouverture des négociations paritaires, tenues avant la crise du peso d’avril-juin au cours de laquelle la monnaie a perdu environ 30 % de sa valeur.
Le ministre de l’économie Nicolas Dujovne a estimé que la grève coûterait un milliard de dollars à la troisième économie d’Amérique latine. Signe d’incertitude, la Bourse de Buenos Aires a chuté de 4,47 % lundi.