Dakarmidi – La Sierra Leone sursoit à son projet de construction d’un nouvel aéroport dont la mise en œuvre avait été confiée à la Chine. Freetown et Beijing avaient scellé en 2018, dans les derniers mois de gouvernance de l’ancien président Ernest Bai Koroma, un contrat d’une valeur de 400 millions de dollars.
Ce contrat couvrait la construction non seulement d’un nouvel aéroport, mais également une nouvelle ville et d’une zone économique spéciale. Mais, à en croire le ministre sierra-leonais de l’Aviation, Kabineh Kallon, la Sierra Leone n’a pas besoin d’une telle infrastructure actuellement.
Raison évoquée, la lourde charge financière qu’elle implique alors qu’elle sera sous-exploitée. Cet argument est d’autant plus plausible pour l’administration du nouveau président Julius Maada Bio que le pays a du mal à se sortir de la crise économique qui le ronge. En attendant, Freetown préfère rénover son actuel aéroport. Toutefois, comme le souligne le ministre de l’Aviation, le gouvernement ne sait pas encore les répercussions financières que pourrait avoir l’annulation du contrat.
Selon africanews, lancé en mars 2018, le nouvel aéroport devait être livré en 2022. À l‘époque déjà, le projet avait suscité de vives polémiques. La Banque mondiale et le FMI s’y étaient notamment opposés, affirmant que la Sierra Leone pourrait difficilement se permettre un projet aussi ambitieux en raison de son lourd endettement.
Très intégrée dans le tissu économique du continent, la Chine a participé à la réalisation de nombreux projets d’infrastructure. Toutefois, pour beaucoup, elle encourage l’endettement effréné des pays africains. Des accusations dont s’est défendue la Chine, qui dit promouvoir le développement de l’Afrique et des partenariats gagnant-gagnant.
La rédaction