« La Chine n’accepte pas cette façon déraisonnable de certains pays européens de convoquer ses ambassadeurs », a déclaré devant la presse la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying.
Lors de leur convocation, les ambassadeurs chinois ont « clairement exposé la position » de leur pays et « solennellement protesté envers les Européens ».
Convocations en cascade
Après les Pays-Bas la veille, l’Allemagne, la France, le Danemark, la Suède et la Lituanie ont sermonné mardi à leur tour les représentants de Pékin. La Belgique et l’Italie devaient faire de même à la suite des sanctions prises par Pékin contre 10 parlementaires européens.
Répression de la minorité ouïghoure
Le régime chinois a ainsi répliqué à l’imposition de sanctions par l’UE pour la répression de la minorité musulmane des Ouïghours dans la région autonome du Xinjiang (nord-ouest). Par un jeu de miroirs, elle a aussi convoqué plusieurs ambassadeurs européens en poste à Pékin.
“Fausses informations et mensonges”
« Les Européens s’autorisent à diffamer et à attaquer les autres et imposent arbitrairement des sanctions fondées sur de fausses informations et des mensonges, mais ils refusent de laisser la Chine répliquer et riposter », a dénoncé Mme Hua.
La France hausse le ton contre l’ambassadeur
La poussée de fièvre la plus spectaculaire est survenue à Paris où le ministère des Affaires étrangères a vertement sermonné mardi l’ambassadeur Lu Shaye, lui reprochant « insultes, invectives et menaces » à l’encontre d’un chercheur français. Antoine Bondaz, spécialiste de l’Asie à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), avait ainsi été qualifié de “petite frappe”, “hyène folle” et “troll idéologique” dans un communiqué de l’ambassade de Chine (voir ci-dessous).
La Chine persiste et signe
Interrogée, Mme Hua a critiqué à son tour le spécialiste français. “Nous attendons de la France qu’elle réfrène le chercheur en question et lui demande de cesser de propager des rumeurs et de diffamer la Chine”, a déclaré la porte-parole de Pékin. Antoine Bondaz avait commenté la perspective d’un déplacement de parlementaires français à Taïwan, un déplacement que Pékin a tenté de décourager.