C’était leur premier échange de président à président et l’occasion d’évoquer les sujets de tension. Pour la première fois depuis son entrée à la Maison Blanche, Joe Biden s’est entretenu, mardi 26 janvier, avec son homologue russe, Vladimir Poutine, alors que les relations américano-russes sont au plus bas depuis la fin de la guerre froide, malgré les tentatives de rapprochement infructueuses de l’ex-président des Etats-Unis Donald Trump.
En raison d’un calendrier serré, les deux dirigeants ont abordé la prolongation de l’accord de limitation des armes nucléaires New Start, qui expire dans dix jours. Signé en 2010, ce traité est le dernier grand accord de réduction et de limitation du nombre des armements existant entre les anciens rivaux de la guerre froide. Il limite les arsenaux de la Russie et des Etats-Unis à un maximum de 1 550 ogives déployées pour chacun de ces deux pays, soit une réduction de près de 30 % par rapport au plafond précédent fixé en 2002.
Lundi, le président Biden a dit qu’il entendait à la fois avancer sur ce dossier urgent et Vladimir Poutine a soumis au Parlement un projet de loi pour entériner cet « accord de principe », s’il est confirmé par les deux pays.
Ukraine, Navalny, ingérence russe
Le président américain a soulevé toutes les questions qui fâchent. Il a ainsi « réaffirmé notre soutien ferme à la souveraineté de l’Ukraine face à l’agression persistante de la Russie », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.
Joe Biden a également fait part de sa « préoccupation » au sujet de « l’empoisonnement d’Alexeï Navalny », l’opposant russe arrêté le 17 janvier à son retour en Russie après une convalescence de cinq mois en Allemagne, ainsi que du « traitement des manifestants pacifiques par les forces de sécurité russes ».Il a ensuite évoqué, selon sa porte-parole, les « ingérences dans
l’élection de 2020 » aux Etats-Unis, la récente cyberattaque géante contre des ministères américains imputée par Washington à Moscou et les informations selon lesquelles la Russie aurait payé des « primes » à des talibans pour tuer des soldats américains en Afghanistan. Autant de sujets minimisés par Donald Trump, malgré l’indignation générale qu’ils suscitent dans la classe politique américaine.
Comme il le fait régulièrement, Vladimir Poutine a, de son côté, dit soutenir « une normalisation des relations entre la Russie et les Etats-Unis », qui, selon lui, « répondrait aux intérêts des deux pays mais aussi de ceux de toute la communauté internationale, étant donné leur responsabilité particulière dans le maintien de la sécurité et de la stabilité dans le monde », a rapporté la présidence russe.