Deux jours après les faits, le procès en comparution immédiate de Damien Tarel, le jeune homme qui a donné une gifle à Emmanuel Macron lors d’un déplacement dans le Drôme, a lieu ce jeudi après-midi à Valence. Le deuxième homme interpellé, Arthur C.., sera quant à lui convoqué par la justice en 2022. A son domicile, plusieurs armes ainsi qu’un exemplaire de Mein Kampf avaient été saisis.
Selon notre reporter présent dans la salle du tribunal, le vingtenaire, vêtu d’un t-shirt vert, semblait plutôt serein lors des premières minutes de l’audience. Il assure ne « pas du tout » contester les faits qui lui sont reprochés et souligne « découvrir les images en même temps que vous », alors que la séquence est diffusée.
« Dans mes souvenirs, je ne me rappelais pas lui avoir tenu le bras », ajoute le prévenu au sujet du chef de l’État.
« Je me suis senti investi »
Interrogé sur le geste en lui-même, Damien Tarel revendique la dimension symbolique de la gifle infligée à Emmanuel Macron « Je pense que beaucoup de monde ressent cette injustice. Je me suis senti investi », a-t-il assumé à la barre, « investi » par les « gilets jaunes » et le « peuple français en général. »
« Je ne voudrais pas faire le procès de notre démocratie, mais je pense qu’il n’a pas été élu par l’ensemble de la population française », a-t-il également déclaré, assurant également que selon son point de vue, « Macron représente très bien la déchéance de notre pays. »
« On avait envisagé de lancer un oeuf ou une tarte à la crème »
S’il reconnaît une réaction « un petit peu impulsive », ce dernier se rappelle également des secondes qui ont précédé son agression. « Quand j’ai vu son regard sympathique et menteur qui voulait faire de moi un électeur, j’étais rempli de dégoût », a également déclaré le prévenu.
Pour autant, le jeune homme indique avoir prévu quelques jours auparavant un geste symbolique et fort durant la visite présidentielle.
« Dans la voiture, quand on attendait, on avait envisagé de faire quelque chose de marquant, de l’interpeller sur des sujets politiques, de prendre un gilet jaune ou un drapeau français mais on s’est ravisé », déclare aussi le mis en cause. « Quelques jours avant, on avait envisagé de lancer un œuf ou une tarte à la crème », a également déclaré Damien Tarel.
Sites illégaux
Au fil de l’audience, Damien Tarel est questionné sur de possibles accointances avec l’extrême-droite et une possible fascination pour l’Allemagne nazie. Dans son téléphone, une photographie de lui chevex sur le côté et moustache hitlerienne a été retoruvée. « J’ai montré ça ma copine et mes amis ça les a beaucoup fait rire..ensuite je me suis rasé », affirme-t-il.
Quant à des sites illégaux concernant la Seconde Guerre mondiale, ce dernier assure qu’il se « pose des questions sur pourquoi ces sites sont interdits alors je suis allé vérifier. » « C’est pour ma culture, je ne suis pas révisionniste, c’est la censure qui me déplaît », a-t-il ajouté. »
Damien Tarel dit au tribunal avoir obtenu un Bac S en deux fois. Sur son parcours, il déclare ensuite avoir suivi une formation de six mois aux pompes funèbres de Saint-Villiers mais n’avoir pas poursuivi dans cette voie, bien que sa formation avait été validée. L’homme a également été laborantin dans une usine de silicone mais dit avoir abandonné en raison du « rythme infernal ».
Damien Tarel, au casier judiciaire vierge, déclare vivre avec 500 euros par mois avec le RSA et travailler conjointement avec de nombreuses associations locales. Sa compagne, mal-voyante, touche une aide de 900 euros. Il vit avec cette dernière.
« Je peux dire que ces engagements associatifs, c’est pour apporter à ma ville qui est une ville mourante », explique-t-il concernant les trois associations qu’il a montées.