Dakarmidi – Il avait espéré un week-end de triomphe tranquille après avoir battu, lundi dernier, le record de longévité à la tête du pays, longtemps connu pour l’instabilité de ses gouvernements. Mais moins d’une semaine après avoir célébré ses 2.799 jours au poste de Premier ministre, Shinzo Abe a annoncé, ce vendredi, sa démission. « Je ne peux pas être Premier ministre si je ne peux pas prendre les meilleures décisions pour le peuple », a-t-il justifié dans une conférence de presse, avant de s’excuser pour ce départ abrupt un an avant la fin officielle de son mandat.
Depuis des jours, les médias nippons pointaient ses absences à de grands événements publics et traquaient sa berline officielle noire entrant dans la cour d’un grand hôpital de Tokyo, alimentant ainsi les rumeurs sur les problèmes de santé du leader conservateur japonais qui souffre, depuis son adolescence, de colite ulcéreuse, une maladie inflammatoire de l’intestin. Ses proches et les ministres avaient bien tenté d’assurer qu’il était en parfaite santé, mais les dernières images du dirigeant criaient son épuisement et sa souffrance. « Je dois me battre contre ma maladie et je viens de commencer un nouveau traitement », a-t-il confié.
Plusieurs prétendants à la succession
Malgré ces soins, Shinzo Abe va rester en poste jusqu’à la nomination, courant septembre, de son successeur qui sera désigné lors d’une élection interne au sein de son parti, le LDP. Le futur patron de la formation qui domine depuis des années la vie politique nippone prendra automatiquement la tête de l’exécutif.
Plusieurs personnalités, dont l’ancien ministre des Affaires étrangères Fumio Kishida, l’actuel ministre de la Défense Taro Kono, ou le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, pourraient tenter de lui succéder, après un scrutin interne où les cadres du LDP ne choisiront pas entre plusieurs idéologies mais plutôt entre des styles et des réseaux de pouvoir différents. L’ensemble des leaders de la droite japonaise soutenant dans l’ensemble les mêmes stratégies politiques que Shinzo Abe.