Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a dénoncé l’attaque russe, s’est entretenu par téléphone ce samedi 26 février avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Dans le même temps, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a téléphoné à son homologue russe, Sergueï Lavrov, appelant Moscou à mettre fin à son offensive. Membre de l’Otan, la Turquie tente de conserver une position particulièrement prudente.
De notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
D’un côté, il y a des condamnations fermes. Recep Tayyip Erdogan l’a dit plusieurs fois : la Turquie considère l’offensive russe en Ukraine comme « inacceptable », comme une « violation claire du droit international ». Il a même accusé l’Occident, l’Union européenne et l’Otan en particulier, de ne pas avoir de « position sérieuse » et « d’action déterminée », de se contenter de « donner des conseils à l’Ukraine ».
D’un autre côté, le chef de l’État turc se montre lui-même très prudent, plus prudent à bien des égards que cet Occident qu’il critique. La Turquie refuse de se joindre aux sanctions contre Moscou. Elle s’est abstenue lors du vote au Conseil de l’Europe qui a suspendu les droits de représentation de la Russie. Et malgré les demandes répétées de l’Ukraine, elle reste très réticente à interdire le passage des navires de guerre russes vers la mer Noire par ses détroits – celui du Bosphore et celui des Dardanelles.