La plus haute juridiction de l’ONU a ordonné, vendredi 24 mai, à Israël de suspendre ses opérations militaires à Rafah, une décision susceptible d’accroître la pression internationale sur le pays, plus de sept mois après le début de la guerre à Gaza déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre.
La Cour internationale de Justice (CIJ) – dont les décisions sont juridiquement contraignantes mais qui manque de mécanismes pour leur mise en œuvre –, a également ordonné à Israël de maintenir ouvert le passage de Rafah entre l’Égypte et Gaza, qu’il a fermé après le lancement de son opération terrestre dans la ville début mai.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fait valoir que les décisions de la CIJ étaient « contraignantes » et doivent être « dûment » respectées, a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric.
Israël s’est défendu en affirmant qu’il « n’a pas mené et ne mènera pas d’opérations militaires dans la zone de Rafah qui créent des conditions de vie susceptibles de conduire à la destruction de la population civile palestinienne, en tout ou en partie », selon un communiqué commun du ministère des Affaires étrangères et du Conseil de la sécurité nationale.
Le Hamas a salué la décision de la CIJ, tout en déplorant qu’elle se limite « seulement à Rafah ».
Saisie par l’Afrique du Sud qui accuse Israël de « génocide », la Cour ordonne aussi à Israël de « maintenir ouvert le terminal de Rafah pour permettre la fourniture sans entrave et à grande échelle des services de base et de l’aide humanitaire dont il a un besoin urgent ».
La CIJ, basée à La Haye, réclame également la « libération immédiate et inconditionnelle » des otages retenus à Gaza.
Sur le terrain, des avions de guerre israéliens ont survolé dans la nuit Gaza-ville (nord), où des tirs ont été entendus, a constaté l’AFP. L’armée a fait état de tirs de mortiers sur des soldats dans le centre.
France 24