Les manifestants tiennent des banderoles sur lesquelles ont voit le visage des victimes du régime de Yahya Jammeh, l’ancien président de la Gambie, lors d’une manifestation demandant que Yahya Jammeh soit traduit en justice, à Banjul, le 25 janvier 2020.
Des centaines de manifestants ont marché samedi 25 janvier à Banjul, la capitale gambienne, pour demander justice pour les victimes du régime de Yaya Jammeh. Ce rassemblement intervient après le défilé la semaine dernière des supporters de l’ancien président pour demander son retour en Gambie.
Des victimes et leurs familles demandent au gouvernement gambien de tout faire pour que l’ancien dictateur Yahya Jammeh et ses complices soient jugés. La semaine dernière, les supporters de Jammeh manifestaient pour demander son retour en Gambie. Un rassemblement mal vécu par les victimes et leurs familles qui se sentent abandonnées.
Les bras croisés en l’air, Madina Njie fait mine d’avoir les menottes au bout des poignets. « Jugez Jammeh !», crie cette femme proche de plusieurs victimes. La rumeur d’un retour éventuel de Yahya Jammeh la met en colè^re : « Ça me rend folle de les entendre dire que Yahya Jammeh va revenir. Mais avant qu’il fasse son retour, arrêtez-le et jugez-le. On veut entendre sa version des faits ».
Ceux qui demandent le retour de Yahya Jammeh ont perdu la tête, estime Omar Amadou Jallow, ancien ministre et victime du régime avec 22 arrestations à son actif. « Viol de jeunes filles, torture, massacre d’étudiants. Et son parti continue de le glorifier et de demander son retour ! C’est une insulte à la nation gambienne », s’insurge Omar Amadou Jallow.
Les victimes et leurs familles en appellent au gouvernement pour les soutenir et empêcher tout révisionnisme. Marong Baldeh est la veuve d’un soldat tué en 1994, elle demande justice. « Nous craignons de ne jamais obtenir justice malgré notre combat et nos pleurs. C’est pourquoi nous voulons envoyer un message au gouvernement : dépêchez-vous ! », explique-t-elle.
« Je suis une victime, rejetée, négligée par le système » a chanté en fin de cortège le rappeur Killa Ace. Des paroles reprises en chœur par les manifestants.