Le travail abattu, au cours du mois de janvier dernier, par le réseau de laboratoires Obépine l’a prouvé. Cette dernière structure qui était à la recherche des traces du coronavirus responsable du Covid-19 dans les eaux usées de 150 stations d’épuration de l’Hexagone, a rendu publiques certaines de ses données.
Des données sur lesquelles il est apparu que ‘’les derniers prélèvements disponibles pour la station de Toulouse-Ginestous, depuis la mi-janvier jusqu’au 31 janvier, montre une nette progression du virus, a indiqué, hier, le site français la dépêche qui a exploité les données de ce dit réseau-Obépine.
‘’Lancé en avril 2020 à l’initiative de trois équipes de recherches, cet observatoire épidémiologique, financé par la Sorbonne, le Cnrs et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a montré la pertinence de ses analyses. Avec les eaux usées, c’est toute la population, personnes non testées et asymptomatiques comprises, qui est prise en compte. Et l’indicateur possède ainsi plusieurs semaines d’avance sur les autres signaux d’alerte retenus par les pouvoirs publics que sont le nombre de nouveaux cas dans la population et celui des hospitalisations’’.
La détection du coronavirus dans les eaux usées de la station d’épuration de Toulouse-Ginestous a montré, selon la même source, une forte augmentation depuis la mi-janvier. Et ce, ‘’pour atteindre un niveau au-dessus de celui de novembre dernier’’ informe ledit site qui rappelle qu’au mois de mars, la corrélation entre la présence du virus dans les eaux usées et l’évolution de la maladie a été démontrée. Un réseau de surveillance national, Obépine, est en train de se mettre en place et apporte ses premiers résultats. Objectif : établir des modèles prédictifs pour mieux combattre l’épidémie’’.
L’avantage des recherches menées dans les eaux usées
Selon les résultats rendus publics par le réseau-Obépine, ‘’cette surveillance des eaux usées importe, c’est qu’elle constitue l’un des rares indicateurs macro-épidémiologiques permettant un suivi à peu près en temps réel de l’épidémie, voire parfois avec un coup d’avance. En effet, si le Sars-Cov-2, le virus responsable de l’épidémie de covid-19 est un virus principalement respiratoire, il y a une réplication dans le tube digestif. Il est ensuite excrété dans les selles qui se retrouvent dans les eaux usées’’.
Cependant, des assurances ont été données pour ne pas stresser davantage les populations. ‘’Bien que nous retrouvions des traces du virus dans les eaux usées, celui-ci est très largement non-infectieux’’, a rassuré Vincent Maréchal, virologue à Sorbonne Université et cofondateur d’Obépine. ‘’Nous trouvons essentiellement des traces du génome, mais le passage dans les selles et l’environnement des eaux usées malmènent le Sars-CoV-2’’.
À son tour, Laurent Moulin, microbiologiste au laboratoire Eau de Paris a confié, à nos confrères, l’apport positif de cette recherche sur les eaux usées. ‘’Certaines données nous donnent une prédiction assez fidèle de la hausse du nombre de cas 5 à 6 jours avant de les dépister’’. Cela, comme pour dire que l’analyse de ces traces du virus dans les systèmes de traitement des eaux est particulièrement intéressante, car elle pourrait permettre de prédire presque une semaine à l’avance la dynamique de l’épidémie.