Cette promesse remonte à plusieurs mois déjà: rappelez-vous, après la crise des « Gilets Jaunes », le chef de l’Etat avait annoncé vouloir supprimer l’ENA, dont il avait lui même été élève en 2004.
C’était alors l’une des promesses formulées par le chef de l’Etat pour casser l’image d’un Président déconnecté: Emmanuel Macron, qui voulait une élite plus proche de la société, plus diverse, moins formatée, avait alors annoncé la fermeture de l’Ecole nationale d’administration (ENA). Pourtant 20 mois plus tard, il n’est plus question de suppression, mais d’une réforme de la prestigieuse ENA, souhaitant plutôt que des places soient réservées aux candidats issus des milieux modestes, à l’ENA mais aussi dans d’autres écoles de la haute fonction publique.
Finalement, le chef de l’Etat devrait revient à sa promesse initiale: l’ENA sera supprimée pour créer une nouvelle école de l’administration, qui pourrait attirer des profils plus variés. L’annonce sera faite dans l’après-midi à l’occasion d’une réunion avec les plus hauts fonctionnaires français.
Pourquoi est-ce si dur de réformer l’ENA?
Réformer l’ENA est en réalité une tâche ardue. D’abord parce que la plupart des hauts fonctionnaires censés définir et mettre en œuvre ces réformes sont eux-mêmes issus de l’ENA. L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, François Sauvadet, a raconté comment Matignon l’avait empêché, comment le directeur de cabinet de François Fillon l’avait convoqué, comment il l’avait menacé de mettre à mal ses autres projets s’il persistait à vouloir changer l’ENA.
Et puis il y a une autre raison, la crainte d’un retour au clientélisme et au favoritisme. C’est en effet pour mettre fin à ces pratiques que le Général de Gaulle avait décidé, en 1945, la création d’une grande école d’administration. A l’époque il s’agissait de valoriser le mérite plus que les relations. 75 ans plus tard, c’est précisément au nom du mérite qu’Emmanuel Macron voulait la supprimer…