En Ethiopie, une grenade a été lancée, dans la matinée de ce samedi 23 juin, dans le centre d’Addis Abeba, la capitale. L’explosion a eu lieu lors d’un meeting public du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed. Le secrétaire général du gouvernement parle d’une attaque à la grenade annonce qu’il y a 83 blessés dont six dans un état critique et assure que le Premier ministre est sain et sauf.
Des dizaines de milliers de personnes étaient réunies, ce samedi matin, sur la place Meskel pour écouter Abiy Ahmed. C’est la première fois que le Premier ministre prononçait un discours public à Addis Abeba, depuis sa prise de fonctions. Il venait de terminer son allocution quand l’explosion a retenti.
Abiy Ahmed a quitté les lieux précipitamment tandis que la confusion s’installait, selon un journaliste de l’Agence France presse (AFP) présent sur la place. Des spectateurs ont envahi l’estrade, après la déflagration. Ils ont arraché un drapeau éthiopien et l’ont remplacé par une ancienne version de l’étendard national et par un drapeau oromo, deux symboles des manifestations des deux dernières années.
La police a d’abord laissé faire avant de disperser la foule à coups de gaz lacrymogènes. Qui serait derrière cette attaque ? Personne ne le sait, à l’heure qu’il est.
Dans une déclaration rapportée par un média proche du pouvoir, le Premier ministre a dénoncé, sans donner de détails, un incident planifié par des groupes cherchant à discréditer son programme de réformes.
Premier chef de gouvernement issu de l’ethnie oromo et perçu comme un réformateur au sein de la coalition au pouvoir en Ethiopie depuis 1991, Abiy Ahmed n’a cessé de bousculer les lignes, depuis sa prise de fonctions. Libération de pans entiers de l’économie, remaniement du secteur sécuritaire, intention affichée de faire enfin la paix avec le voisin éryhréen… autant d’annonces spectaculaires qui peuvent nourrir de fortes résistances internes.
Source RFI