Joe Biden et Kamala Harris ont centré jeudi leur première journée de campagne conjointe sur la question sur masque anti-coronavirus, qu’ils souhaitent voir obligatoire au niveau national. Pour Donald Trump, le candidat démocrate ne fait que « politiser » la pandémie.
Le coronavirus reste omniprésent dans la campagne présidentielle aux États-Unis. Donald Trump a accusé jeudi 13 août son rival démocrate Joe Biden de « politiser » la pandémie de Covid-19, et rejeté son appel au port du masque obligatoire dans le pays.
L’ancien vice-président de Barack Obama et sa nouvelle colistière, Kamala Harris, ont centré sur la pandémie leur première journée de campagne conjointe, cherchant à combattre Donald Trump sur sa gestion de cette crise majeure.
Avec plus de 166 000 morts et cinq millions de cas recensés, les États-Unis affichent le plus lourd bilan au monde. Et la crise sanitaire a ravagé la première économie mondiale.
« Sauver plus de 40 000 vies »
Après un briefing avec des experts en santé publique, Joe Biden a appelé les gouverneurs des 50 États américains à « instaurer dès maintenant l’obligation de porter un masque ». Ceci pourrait permettre de « sauver plus de 40 000 vies » à travers le pays, a-t-il affirmé devant des journalistes depuis sa ville de Wilmington, dans l’État du Delaware.
« Nous sommes en Amérique. Soyez patriotes. Protégez vos concitoyens », a ajouté le démocrate de 77 ans, tandis que la sénatrice Kamala Harris, 55 ans, l’écoutait à distance, portant un masque noir.
Une « approche rétrograde (…) et très défaitiste », a réagi Donald Trump lors de sa conférence de presse quotidienne à la Maison Blanche sur la pandémie, accusant son rival de « politiser le virus ». « Joe l’endormi préfère à l’approche scientifique l’idée d’enfermer tous les Américains dans leur sous-sol pendant des mois », a-t-il lancé en employant le surnom moqueur dont il affuble son rival.
Division politique
« Nous avons appelé les Américains à porter des masques. Et j’ai souligné que c’était un acte patriote », a poursuivi le milliardaire républicain, avant toutefois de semer un doute sur leur efficacité. « Peut-être qu’ils sont extraordinaires, peut-être qu’ils sont juste bons, peut-être qu’ils ne sont pas si bons, mais franchement, qu’avez-vous à perdre ? »
Malgré les recommandations des experts, le port du masque est devenu un sujet de division politique aux États-Unis, Donald Trump ayant évité d’en porter un en public jusqu’à la mi-juillet.
Une trentaine d’États américains ont instauré des obligations de porter le masque, surtout à l’intérieur ou dans des zones fréquentées à l’air libre. Mais dans certains épicentres, comme la Floride ou la Géorgie, les gouverneurs républicains n’ont pas voulu en imposer.
« Femme folle »
Il devrait « revenir aux professionnels de la santé publique de mener la politique de notre pays pour s’attaquer à cette pandémie meurtrière », a insisté pour sa part Kamala Harris.
Depuis l’officialisation de sa nomination comme colistière, Donald Trump a eu des mots durs pour l’ex-candidate à la primaire démocrate, rappelant à l’envi qu’elle avait dû abandonner la course avant même le premier scrutin. Kamala Harris est « une sorte de femme folle », a-t-il encore déclaré jeudi sur Fox Business.
Le nouveau tandem démocrate part avec un avantage: Joe Biden devance Donald Trump dans les sondages nationaux – entre 6 et 9 points de pourcentage ces 30 derniers jours, selon la moyenne du site RealClearPolitics – et dans plusieurs États-clés.