La situation préélectorale sénégalaise est volcanique. En effet, depuis plusieurs mois, elle est ponctuée par des manifestations, violences et une affaire politico judiciaire qui a conduit à l’incarcération de Ousmane Sonko, de centaines de ses partisans et de sa radiation des listes électorales. Une situation qui s’est invitée au Sénat américain.
Les sénateurs américains Jim Risch et Ben Cardin (le premier est un membre éminent et le second est président de la commission sénatoriale des relations étrangères) ont présenté une résolution à la chambre haute américaine. Ils veulent que les autorités américaines appellent le gouvernement sénégalais à organiser des élections libres, équitables, transparentes et inclusives le 25 février 2024.
«Alors que la trajectoire de la démocratie en Afrique de l’Ouest vacille, tous les regards seront tournés vers les élections du 25 février au Sénégal, alors que les citoyens de ce poids lourd régional choisissent un nouveau président», a déclaré Risch, membre du classement.
Le sénateur américain précise que même si l’engagement du président Macky Sall à ne pas briguer un troisième mandat anticonstitutionnel a été largement applaudi, il «reste préoccupé par la fermeture de l’espace politique, la répression de l’opposition politique et le manque de transparence des processus électoraux.» Il souligne que l’organisation d’une élection démocratique en février solidifiera davantage les relations entre les États-Unis et le Sénégal en tant qu’allié et partenaire.
De son côté, le président Cardin signale que « Les allégations crédibles selon lesquelles l’administration sénégalaise actuelle aurait restreint la liberté d’expression et de la presse, utilisé le système judiciaire pour cibler des opposants politiques et des militants de la société civile et mis en œuvre des modifications de la loi électorale destinées à réduire la compétitivité des partis et des candidats de l’opposition sont profondément troublantes».
Pour lui, son pays, les États-Unis, «doivent surveiller de près le déroulement des élections de l’année prochaine et prendre des mesures pour demander des comptes à ceux qui sapent la démocratie au Sénégal».
iGFM