Cela faisait deux ans qu’Airbus n’avait pas vendu un seul A380. En début de semaine, le directeur commercial de l’avionneur européen prévenait : « Si nous n’arrivons pas à un accord avec Emirates, il n’y aura d’autre choix que d’arrêter le programme ». Avec la commande d’Emirates, qui pesait déjà pour plus de 40 % dans le carnet de commande en cours, Airbus voit donc sa dépendance à la compagnie du Golfe renforcée. Mais l’heure est au soulagement.
« Emirates a autant besoin d’Airbus qu’Airbus d’Emirates », tempère Jean-Louis Baroux, le patron d’APG Network, un réseau international de représentation des compagnies aériennes. « Emirates dépend pour quasiment la moitié de ses passagers de cet avion-là. La continuation du programme est une bonne nouvelle pour l’un et l’autre », estime cet expert en transport aérien.
Pour ne pas signer l’arrêt de mort de l’appareil, Airbus avait même divisé par deux en trois ans sa cadence de fabrication, passant à un seul exemplaire par mois. afin de prolonger l’activité de la chaîne de production.
Depuis son lancement en 2007, les ventes de l’A380 n’ont jamais répondu aux attentes du constructeur. En cause : des difficultés d’industrialisation qui ont entraîné des retards, la concurrence de l’américain Boeing, et un marché des très gros porteurs en berne.
Grâce à la nouvelle commande d’Emirates, Airbus va poursuivre la fabrication de son A380 pendant au moins dix ans. Le temps, espèrent ses dirigeants, d’engranger de nouvelles commandes. En ligne de mire : le marché chinois, en pleine explosion, l’Inde. Des débouchés importants pourraient également se profiler en Amérique latine.