Bamako, le 6 août 2018
Depuis l’annonce des résultats provisoires du premier tour de l’élection présidentielle du 29 juillet par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, le jeudi 2 août, nous avons la confirmation que le pouvoir sortant est prêt à tout pour bafouer la volonté du peuple malien et fausser les résultats de cette élection. Nous assistons en fait à une tentative d’un véritable hold-up électoral.
Bourrages d’urnes massifs dans le nord et le centre du pays, cartes d’électeurs indisponibles dans de nombreux bureaux de vote, fichier électoral mis en ligne vicié, trafic de procurations, irrégularités durant l’ensemble du processus de transmission et de compilation des résultats, incohérences flagrantes entre les suffrages exprimés en pourcentage et le nombre de voix attribuées, égarements de procès-verbaux de dépouillement, impossibilité de vérifier le nombre exact de localités dans lesquelles le scrutin ne s’est pas tenu…, la liste est accablante pour le Gouvernement en charge d’organiser ce scrutin. Les résultats provisoires annoncés ne reflètent pas le vote des Maliennes et des Maliens ! Ils ne sont ni sincères ni crédibles. Ce sont des résultats manipulés que nous dénonçons avec force.
Le 31 juillet dernier, nous faisons remarquer que le scrutin avait été émaillé de graves et multiples anomalies sur l’ensemble du territoire national, notamment :
Outre la requête commune récusant six des neuf juges de la Cour Constitutionnelle et les recours en annulation déposés par plusieurs candidats, unis et solidaires, déterminés et résolus, nous exigeons :
Solennellement et dans un esprit de responsabilité, nous en appelons donc à la mobilisation et au rassemblement du peuple malien pour faire échec à ce qui se trame : un coup d’état électoral. Le Mali mérite mieux que cette comédie électorale sur fond de fraude à huis clos. Les Maliennes et les Maliens ont droit à la vérité des chiffres.
Nous en appelons aussi à la communauté internationale pour qu’elle prenne ses responsabilités et qu’elle n’attende pas la fin du processus électoral pour dénoncer les graves dysfonctionnements qui entachent cette élection présidentielle.
Si ces conditions ne sont pas remplies et si chacun ne prend pas toutes ses responsabilités, nous en tirerons toutes les conséquences. Le pouvoir sortant en portera l’entière responsabilité.
Nous en appelions enfin à la mobilisation de toutes les Maliennes et de tous les Maliens de bonne foi, soucieux de l’avenir du pays et du respect de la démocratie.
Le camp du changement, le camp du Mali est majoritaire. Il ne se laissera pas voler sa victoire.
Le collectif des candidats à l’élection présidentielle exige la démission du Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, principal responsable du hold-up électoral.
Il invite les populations de Bamako et Kati à participer massivement au grand meeting de dénonciation de la fraude et de défense de la démocratie, le mardi 7 août 2018 à partir de 16 heures au Palais de la Culture de Bamako.
Vive l’alternance et le changement,
Vive la République,
Vive la démocratie,
Vive le Mali.